Alexandre Mapal Sambou: « L’élection d’un président ne peut pas convenir à tout le monde, aucune décision n’est… »

« Retour sur l’élection présidentielle du 24 février: un essai d’analyse. Constat: des voix s’élèvent pour critiquer le choix du peuple exprimé le 24 février. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi la majorité des citoyens a voté pour Macky? Objectif de la note: fournir aux citoyens quelques clés d’analyse pour comprendre le comportement électoral à travers des exemples. Question 1: est-ce prétentieux de leur part de penser que la majorité devait voter pour leur candidat ? Quelques réponses D’abord, il est bien de rappeler que l’élection est un moment de prise de décision démocratique. En d’autres termes, la décision revient au peuple qui doit l’exprimer à travers des procédures ouvertes et contrôlées. Ensuite, comme toute décision, l’élection d’un président ne peut pas convenir à tout le monde. Aucune décision n’est parfaite(optimale). Les acteurs prennent toujours les décisions les plus satisfaisantes en fonction des informations disponibles et de leurs préférences à la suite d’une hiérarchisation. Enfin, en Science politique, il y’a une Loi, le paradoxe de Condorcet, suivant laquelle, le résultat agrégé des préférences individuelles lors d’un vote ne correspond pas aux préférences des citoyens pris individuellement. Autrement dit, ce n’est pas forcément de la prétention quand Bougane Guèye s’insurge tout comme d’autres contre le choix de la majorité qui a voté pour Macky. C’est probablement parce qu’il ne comprend pas les préférences de la majorité qui a voté pour Macky. Question 2: mais pourquoi la majorité a voté pour Macky? Quelques réponses provisoires D’abord, il convient de préciser que selon Weber l’acteur agit généralement de 4 manières: action affective, action traditionnelle, action rationnelle en valeur et action rationnelle en finalité. Ensuite, en Science politique, notamment dans l’analyse des processus électoraux, on distingue 3 types de déterminants du vote: déterminants psychologique, sociologique, géographique et stratégique. Enfin, à partir de ces modèles d’analyse, on peut analyser: – à quel moment le vote pour Macky est action affective donc déterminée par la personnalité de l’électeur ou l’amour qu’il porte au candidat ; – à quel moment le vote pour Macky est une action traditionnelle, donc sur fond de déterminisme du groupe social, de la confrérie, de l’ethnie etc – à quel moment le vote pour Macky est déterminé par une logique régionaliste ou rurale donc géographique – à quel moment le vote pour Macky relèverait d’un choix utile en raison de son bilan et du programme qu’il propose pour améliorer les conditions d’existence. En somme, cette note est loin d’être une analyse achevée. C’est plutôt une ébauche donc une tentative inachevée d’explication du comportement électoral lors des présidentielles de février 2019. »

Alexandre Mapal Sambou,  L’ancien Président de la coordination des étudiants de l’UGB,  Master 2 Science Po, UGB

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