Al Makhtoum n’est plus: le Sénégal pleure la disparition d’un homme multidimensionnel

La nouvelle a fait l’effet d’une traînée de poudre. Le Sénégal est en deuil. Les musulmans pleurent la mort d’un être cher, d’un père, d’un ami, d’un conseiller, d’un Khalife. Le Khalife général des Tidianes a été rappelé à Dieu, hier soir, avec ses mystères.

Né le 29 décembre 1927, à Saint-Louis, Cheikh Ahmet Tidiane Sy est fils de Seydi Ababcar Sy. Serigne Cheikh s’est forgé un destin, il s’est frayé une voie aux prix de multiples épreuves dont le moindre est sa double mise aux arrêts, sous le régime de Senghor. Surdoué à souhait, il avait bouclé ses études islamiques des cycles inférieur et moyen à l’âge de 14 ans. A 16 ans, il publie son premier livre : « les vices des marabouts ».

Plus tard, il sort « l’inconnu de la nation sénégalaise : El-Hadji Malick Sy ». A la trentaine, il effectue son premier voyage à Paris où il a vécu, pendant des années. Il accéda au Khilafa en 2012, en remplacement de Serigne Mansour Sy, « Borom Daraji ».

Cheikh Ahmet Tidiane Sy Al Makhtoum s’est éteint hier, vers 23 heures, à son domicile de Fann-Résidence, à Dakar. Il a été inhumé, vers 1 heure du matin, dans l’enceinte de son domicile, à Tivaouane. La prière mortuaire a été dirigée par Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.

Réformateur, médiateur, homme politique, il l’était. « Il est lui-même méconnu de la société pour avoir rompu avec toutes les pratiques maraboutiques d’antan. Les marabouts n’avaient pas le droit de laisser pousser leurs cheveux, ils n’osaient pas porter de tenue occidentales. Même se déplacer à bord d’un véhicule était un péché. C’est Serigne Cheikh qui a arraché tous ces goulots qui empêchaient les ‘domou sokhna’ d’avancer« , rappelle un des hommes de confiance du défunt guide spirituel, à dakaractu.

 

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