Afrique-France : un destin commun Par Daouda Mané

L’élection française, assez indécise, inquiète à la fois les Français, l’Europe (surtout les États membres de l’Ue) et le reste du monde, notamment l’Afrique. En effet, personne ne sait ce que demain sera.

Dans un monde si globalisé, dans une France si multiraciale, la montée de l’extrême droite (première dans bien des sondages), traumatise les plus optimistes. Quoi de plus normal, puisque le Front national n’hésite pas à investir, surtout en vue des législatives de juin prochain, des gens bien connus pour leurs propos outranciers envers les juifs et les musulmans, comme Samuel Potier dans la 10è circonscription de Loire-Atlantique.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, avec sa « France insoumise » que l’on classe dans l’extrême gauche (même si ce dernier ne cesse de seriner qu’il n’est pas de l’extrême gauche), il fait peur aux hommes d’affaires.

La montée de l’extrême droite taraude les esprits au sein de l’Ue et Bruxelles ne cache pas son inquiétude. Car après le « Brexit », l’on craint le « Frexit » si jamais Marine Le Pen devenait présidente. D’ailleurs, elle a promis d’organiser un référendum à cet effet. Elle qui est accusée par le Parlement européen d’avoir « fraudé ».

Mais, la communauté la plus inquiète en France demeure, sans nul doute, celle originaire d’Afrique (Noirs comme Arabes). Elle est la victime de tant d’incompréhensions exacerbées par l’immigration et surtout le terrorisme, qui ont développé un sentiment d’islamophobie consécutif aux différents attentats perpétrés en France par de jeunes musulmans.

Sauf que les Français ne veulent pas accepter que ceux qui commettent ces attentats sont des Français comme eux et qu’ils tuent plus leurs coreligionnaires musulmans.

Comme pour le terrorisme, pour l’immigration, la France, voire toute l’Europe, doit refuser « la stigmatisation, la politique des barricades et du repli sur soi », comme l’a si bien rappelé le chef de l’État sénégalais, alors Président en exercice de la Cedeao, en novembre 2015, à Malte, lors du Sommet Euro-Afrique sur les questions migratoires.

Et de marteler que la seule voie qui vaille, c’est bien « celle de la collaboration et du partenariat ». Il ne croyait si bien dire, parce que le phénomène migratoire est aussi vieux que le monde. L’Europe n’a-t-elle pas peuplé un continent comme l’Amérique, en utilisant parfois des méthodes pas catholiques ?

Et puis, entre l’Europe et l’Afrique, « il y a tous ces sacrifices communs consentis deux fois en l’espace d’une génération pour mettre fin à la guerre, cette coopération intense dans presque tous les domaines de l’activité humaine, cette proximité tirée du brassage biologique et des affinités linguistiques » (Macky Sall dixit).

Dans tous les cas, on ne voit pas comment la France pourrait se détourner de l’Afrique avec laquelle elle entretient des liens économiques, culturels, sociaux et militaires multiséculaires.

Un continent aujourd’hui à forte croissance économique, aux ressources minières et humaines importantes, à la jeunesse dynamique ; un continent peuplé (près d’un milliard d’habitants) d’où émerge une classe moyenne, donc un potentiel marché ; un continent qui, malgré les crises qu’il traverse, lance partout des projets structurants qui font plus l’affaire des multinationales françaises, voire européennes et chinoises.

Autant dire que les candidats à l’élection présidentielle française se doivent de placer l’Afrique au cœur de leurs préoccupations.

Daouda Mané

1 COMMENTAIRE
  • le duc

    Le Monde à changer,Les Africains doivent travailler entre Africains consommer Africains,

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