Affaire Khalifa Sall: les journalistes se prononcent sur la polémique avec le procureur Lassana Diaby…

Le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Lassana Diaby, était monté au créneau, lors du 4e jour du procès en appel de Khalifa Sall, pour rétablir la vérité face aux journalistes qui estimaient que les propos du procureur sous-entendaient à une libération du maire de Dakar. Au tour des journalistes de donner leur version des faits, certains trouvent que leurs confrères ne disposent pas des compétences requises pour pouvoir interpréter les propos des juristes. Par contre, d’autres  estiment que les journalistes savaient bien ce qu’ils ont relayé concernant les dires du procureur Lassana Diaby.

« J’aurai pu répondre directement sur la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal, n’eût été les attaques malsaines de certains avocats à mon encontre. Il me faut rétablir la vérité» avait déclaré Lansana Diaby.

«Ils (les avocats de la défense) peuvent convoquer la presse pour dire ce qu’ils veulent alors que notre devoir de réserve nous interdit de nous épancher dans la presse. Beaucoup de propos ont été dits dans ce procès, j’ai refusé de répondre par respect à la sérénité de l’audience. Mais ce qui est grave, c’est de me fasse dire des choses que je n’ai jamais tenues. Qu’un journaliste interprète mes propos de bonne ou de mauvaise foi», notait-t-il.

« Quand il dit que le procureur général dans sa réquisition orale a demandé la liberté de Khalifa Sall et que dans sa réquisition écrite, il a retourné sa veste pour demander le maintien de Khalifa Sall en prison, je suis d’accord. Mais que les avocats entretiennent l’amalgame, parce qu’en tant que professionnels du droit, ils savent bien ce que j’ai dit. Je n’ai jamais demandé la liberté de Khalifa Sall. Ce que j’ai dit c’est que l’arrêt de la Cedeao a condamné l’Etat du Sénégal. Et que le Sénégal doit respecter l’arrêt de la Cedeao. Je l’ai dit dans ma réquisition orale et écrite. C’est ça la vérité. Mais on m’a prêté de faux propos, parce que tout simplement un journaliste a interprété ces propos. Mais ce que j’ai dit, les professionnels sérieux du Droit le savent», avait martelé le procureur général.

Les journalistes s’autocritiquent…

Les principaux concernés en l’occurrence les journalistes sont revenus sur cette sortie du procureur, qui les a attaqués. Certains journalistes sont plutôt d’avis avec le procureur, ils estiment en effet que les propos de Lassana Diaby, ont été mal interprétés. Demba Diaw, journaliste et chroniqueur judiciaire à la Rts, critique sévèrement l’incompétence notoire de certains journalistes.

 »Ce n’était pas une volonté préméditée des journalistes de vouloir manipuler l’opinion public concernant les propos tenus par le procureur Lassana Diaby sur l’affaire Khalifa Sall. En réalité, ils ne connaissent rien », a déclaré Demba Diaw sur les ondes de la Rfm, ce lundi matin.

Ce qui parait d’autant plus que surprenant selon le journaliste, est  »le fait que les quotidiens nationaux titrent cette information sortie par les sites d’informations, au lendemain de la déclaration du procureur ».

Elisa, journaliste à Rewmi fm, tranche plus ou moins en faveur du procureur. « Je ne dirais pas que les journalistes ont commis une erreur d’interprétations. Chacun à sa façon d’interpréter les propos », a-t-elle avancé.

En effet, les propos du procureur général : « l’arrêt de la Cedeao a condamné l’Etat du Sénégal. Et que le Sénégal doit respecter l’arrêt de la Cedeao », selon la journaliste, « seuls les professionnels du Droit étaient habilités à faire des déductions ».

« En ce qui me concerne, pour bien faire mon travail, j’ai juste relaté les propos du procureur en le citant. Juste par souci de ne pas être infidèle avec ma profession », a-t-elle fait savoir, avant d’inviter à ses confrères de « faire plus attention dans leurs comptes rendus ».

Par ailleurs, ce journaliste, lui, estime que le procureur général a ouvert la voie aux journalistes d’interpréter de cette façon ses propos. « La cour de la Cedeao n’a jamais demandé à une libération de Khalifa Sall, mais si vous conciliez la décision de la Cedeao de dédommager le maire de Dakar suite à ses droits violés, non assistance de ses avocats et la présomption d’innocence, avec les propos de Lassana Diaby, logiquement vous concluez que le procureur demande à une libération du maire de Dakar », a-t-il estimé.

Cependant, face à une telle situation, selon Ibrahima Barro  spécialiste des Sciences de l’Information, la position que le journaliste devrait adopter  »c’est de faire très attention à ce qu’il publie comme information. Mais aussi celui qui parle, devrait se faire à l’idée que parmi ses dits, il y’a ce qui intéresse spécifiquement les journalistes ».

Avant de préciser que dans cette polémique, ‘il n’y a ni victimes, ni coupables ».

A noter que ce genre de querelles se produisent très souvent lors des grands procès. En effet, les journalistes sont obnubilés par l’idée de vouloir primer sur l’actualité. Par conséquent, ils fassent souvent l’objet de polémiques de ce genre.

 

1 COMMENTAIRE
  • Samba

    Il a retourné sa veste point barre.

Publiez un commentaire