Affaire du corps brûlé à Kaolack: un comité conjoint mis en place pour le suivi de ce dossier

Les protestations suite à l’affaire du corps exhumé et brûlé à Kaolack ne se taisent pas. Le président du Comité sénégalais des droits de l’Homme (Csdh), Me Pape Sène, a décrit cet acte comme d’une «extrême gravité», constituant «un déni absolu d’humanité, de dignité, de justice». Pour assurer que cet acte ne reste pas impuni, un comité conjoint sera mis en place pour le suivi de ce dossier.

Le procureur de la République de Kaolack, qui a initié le retour de Parquet de plusieurs personnes, y compris le chef de quartier de Ndangane, a criminalisé l’affaire. Le président du Csdh a également encouragé le procureur à engager des poursuites pénales contre toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans cette affaire.

Le document publié par le Csdh souligne aussi les manifestations d’indignation suscitées par cet acte à travers le pays, ainsi que les communiqués des instances religieuses condamnant cet acte. Selon Me Pape Sène, ces réactions montrent un «rejet national profond et salutaire».

Le dossier judiciaire a pris une nouvelle direction lorsque le procureur de la République de Kaolack a ouvert une information judiciaire. Dix personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire ont subi un retour de Parquet, notamment le délégué du quartier de Ndangane. Cinq individus ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kaolack pour destruction de biens appartenant à autrui et seront jugés en procédure de flagrant délit la semaine prochaine.

Il est à noter que de nombreux Sénégalais ont été choqués par les images d’une foule en furie exultant autour d’un feu où le cadavre d’un homme présenté comme un «homosexuel» a été exhumé et brûlé par les habitants de Léona Niassène. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cet acte ignoble, dont des religieux et des organisations de défense des droits de l’Homme.