En tant que panafricain convaincu, le professeur Abdoulaye Bathily est prêt à briguer la présidence de la commission de l’Union africaine. Celui qui est présenté comme l’un des favoris pour remplacer Mme Zuma a réuni, hier à Dakar, ses amis et ses souteneurs autour du thème : « Une nouvelle vision panafricaine dans un monde en perpétuelle évolution », nous renseigne le Soleil.
Il n’est pas encore à la tête de la commission de l’Union africaine, mais le Professeur Abdoulaye Bathily a une idée claire de ce qu’il va faire s’il est élu président en janvier prochain. L’un des sérieux prétendants pour remplacer Mme Zuma, l’ancien représentant du Secrétaire général des Nations-Unies en Afrique centrale ambitionne de « réhabiliter le continent ». Au cours d’une rencontre organisée, hier à Dakar, sur sa candidature, le Pr Bathily est revenu sur les importants défis actuels du continent qui ont pour noms tragédies, intégration économique, emploi des jeunes, prise en charge des femmes, etc. Des défis immenses et multiformes qui n’enlèvent en rien la détermination de ce panafricaniste convaincu d’être toujours au service de l’Afrique. « Si je suis élu, je serais le soldat du continent, parce que l’Afrique est mon pays, au-delà du Sénégal », a indiqué le Pr Bathily.
Revenant sur sa candidature, l’ancien ministre d’Etat sénégalais signale qu’elle n’est guère « circonstancielle ». « Ma candidature est le prolongement d’une vie militante au service du continent africain. C’est une candidature qui veut apporter quelque chose à cette organisation qui nous est chère, l’Union africaine », a-t-il ajouté. L’ancien ministre cap-verdien des Affaires étrangères, Jose Brito nourrit un espoir avec cette candidature. « Avec Abdoulaye Bathily, ce sera la rupture au sein de l’Ua. Ce sera la rupture dans l’organisation politique, dans la transformation de l’Afrique et dans les mentalités », a relevé M. Brito.
Quant à Samir Amin, il n’a aucun doute sur la validité et la pertinence de cette candidature. « Abdoulaye Bathily est probablement le meilleur candidat », a-t-il dit non sans relever « les obstacles sérieux » qui entravent la bonne marche de l’Afrique. Pour Samir Amin, la mondialisation actuelle demeure « impérialiste et destructrice » des peuples africains. « La mondialisation est un bateau qui sombre et l’Union africaine a un rôle positif à jouer dans ce sauvetage du navire africain », a expliqué l’économiste égyptien. Dr Patricia Mc Fadden de l’Afrique du Sud pense qu’il y a lieu de « changer de trajectoire », notamment avec les infrastructures, les technologies, la stabilité économique etc.
L’ancien Premier ministre du Sénégal, Mme Aminata Touré qui représentait le chef de l’Etat à cette rencontre estime que l’expérience et l’expertise de Bathily vont lui permettre de conduire à bien la commission de l’Ua, une fois élu. « Vous avez l’expérience et la personnalité pour remettre au goût du jour un grand projet comme le Nepad. Parce que nous savons que l’Afrique balkanisée aura toujours du mal à arriver au niveau de développement souhaité et vous êtes un expert multiforme qui est très au fait des dynamiques économiques, continentales et mondiales », a témoigné Aminata Touré. Pour elle, c’est pour toutes ces raisons que le chef de l’Etat Macky Sall, à travers son ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, est le directeur de campagne du Pr Bathily. Aminata Touré ajoute : « Le président de la République et son ministre des Affaires étrangères tiennent à ce qu’on ait aucun espace d’incertitude. Je voudrais rassurer les amis que la campagne a commencé depuis longtemps. L’une des premières victoires a été le report de la session, cela a été le fruit d’un intense travail diplomatique et je voudrais rassurer que le président de la République met toute son énergie dans la balance pour que nous gagnions ».