A cœur ouvert avec Marième Faye Sall: sa vie, le palais, le pouvoir, l’éducation de…

A cœur ouvert avec Marième Faye Sall: sa vie, le palais, le pouvoir, l’éducation de…

Marième Faye Sall, la Première Dame du Sénégal, comme vous ne l’avez jamais imaginée. Une interview de Brune, via Jotay révèle une femme simple, qui a la tête sur les épaules et qui jouit d’une bonne audience sur ses pairs. 

Votre père est chef comptable et votre mère infirmière. Après un Bac technique vous avez fréquenté l’université. Vous n’avez jamais regretté d’être allée si loin et de ne pas avoir eu une vie professionnelle ?

Non, je n’ai aucun regret. J’ai fait deux années préparatoires de mathématiques après mon Bac F2 pour intégrer le département de Génie électrique. Mais j’étais une jeune mariée avec un nouveau-né dans les bras, dont je devais m’occuper, et je ne pouvais pas me consacrer totalement à mes études. J’aimais me consacrer à mon bébé, à mon foyer et j’étais parfaitement épanouie ainsi. J’ai décidé de privilégier ma famille avec d’autant plus aisance que je suis une vraie mère poule. Je n’ai jamais regretté ce choix. Dans mes documents officiels, j’inscris toujours la mention « femme au foyer ».

Certes, à un moment, j’aurais aimé reprendre une activité, mais mon mari était réticent. Élever trois enfants est aussi un travail à plein-temps.

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Vous n’auriez pas aimé exercer une activité qui exprime tout ce que vous êtes en dehors du fait d’être une mère ?

C’est ce que je fais actuellement avec ma fondation, mes actions caritatives et en m’occupant de mes enfants ; ce qui n’est pas une mince affaire. Je vous assure que cela remplit amplement mes journées. Je n’ai pas le temps pour l’oisiveté ni pour l’ennui.

Comment protégez-vous votre famille de tout ce stress qu’engendre le pouvoir ?

J’ai deux garçons et une fille ; vous avez vu mon fils ainé. Je leur dis régulièrement : «Il faut suivre l’exemple de votre père. Sa mère était vendeuse de cacahuètes et son père gardien. Il s’est battu tout seul pour décrocher ses diplômes, son premier emploi, etc. Donc tout cet apparat que vous voyez dans ce palais présidentiel ne nous appartient pas. Quand nous partirons, tout cela restera en place.

Il faut avoir un sacré tempérament pour supporter cette pression, induite par toutes ces femmes qui rivalisent ouvertement avec vous et ne vous jugent que sur votre apparence ?

Certaines femmes qui me rendent visite sont décontenancées par mes vêtements simples, puis en rigolent, parce qu’elles m’avouent qu’elles ont sorti leur apparat pour, finalement, me trouver quasiment pieds nus. Du coup, elles se détendent. Elles sont si surprises de me voir si naturelle et les choses se passent très bien. Même quand je vais dans les baptêmes, dans nos fêtes, je fais tout pour ne pas être sophistiquée. Il m’arrive parfois de me préparer pour sortir et mon mari me dit : « Tu n’oses pas sortir comme ça ? » Quand je lui demande pourquoi, il me rétorque que je suis trop simplement habillée. Quand les gens viennent dans une assemblée ou une rencontre officielle, ils ne peuvent pas désigner de prime abord la Première dame. Du coup, ils la cherchent activement, et c’est très drôle.

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Comment conciliez-vous vos activités, votre statut de Première dame du Sénégal, avec vos occupations quotidiennes ?

Aujourd’hui, par exemple, si vous n’étiez pas là, je serais partie chez ma mère passer la journée avec elle et mes belles-sœurs. Hier encore j’y étais. Je mène vraiment une vie normale. Tout récemment, j’étais à proximité de la devanture d’une boutique et une journaliste m’a interpellée en ces termes : « Pourquoi faites-vous cela ? Pourquoi sortez-vous seule, Pourquoi vous faites comme nous ? » Je lui ai alors posé cette question : «Parce que je ne suis pas comme vous ? »

J’ai compris ce qu’elle voulait dire, mais je voulais la confondre, et lui ai répondu que rien ne me différenciait d’elle, même si je suis Première dame. Mon titre n’est écrit nulle part sur moi. Je vaque tranquillement à mes occupations, je fais mes courses à pied, je marche en ville pour faire mes courses ou juste avec une voiture et le chauffeur, car je n’aime pas être suivie.

Cette normalité qui vous rapproche de la population, la partagez-vous aussi avec votre mari ?

Oui, bien sûr ; lui aussi est simple. Il sait d’où il vient, il n’a pas la grosse tête, il sait pourquoi il est là. Il y a des gens qui adhèrent à sa cause juste parce qu’il est normal. Notre mode de vie n’a pas varié, on mange comme les Sénégalais. Il en rit d’ailleurs, parce que quand je viens lui demander en wolof s’il veut du « khogne » (fond de marmite), il me dit : M Et pour cela, je rends grâce à Dieu, car ce n’était pas évident. J’ai fermé les yeux parce que ce sont les gens qui prennent un malin plaisir à rendre la vie difficile et complexe, mais nous avons réussi à surmonter cela. Certaines personnes se gaussaient du fait que je n’allais pas résister, avec mon mari au sommet de l’Etat. Cela fait quatre ans déjà qu’il tient les rênes du pays et je me sens une force immense. Certains savent que les futilités ne m’intéressent pas et ne grandissent pas avec moi. Mon mari est Président, pour un temps, et comme je n’ai aucune envie de souffrir après, la seule solution, c’est de rester moi-même.

Vous pensez déjà à l’après présidence ?

Bien sûr, et c’est pour cette raison que je ne change pas de vie. Le public oublie souvent que mon mari a eu à occuper des postes importants dans ce pays et pourtant, c’est lorsqu’il est devenu Président que mon existence a été remarquée. Ou étais-je donc durant sa longue carrière qui a débuté en 2001 comme ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique, puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, comme Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale ? Les gens ne se posent pas cette question, mais j’étais à ses côtés et à ma place, sans en faire un monde, car c’est lui qui est élu, pas moi.

Que voudriez-vous apporter durant la mandature du Président Macky Sall ?

La conscience de la simplicité et l’importance de l’authenticité. Nous sommes dans un pays où le paraître est roi, vous comprenez ce que je veux dire… Par exemple, quand j’avais des audiences autrefois, mes gens arrivaient en tenue d’apparat ; maintenant, ils comprennent que rien ne vaut le naturel. J’aimerais vraiment laisser cette habitude de privilégier la simplicité, l’exigence d’être soi et non le travestissement pour des futiles raisons… Au début, les femmes se moquaient quand je portais mes « ndokettes » (grandes robes) et chaussais de simples ballerines à talon plat ; maintenant, les femmes ont adopté ce style. Les gens approuvent finalement ma démarche. Quelques-uns pensaient que c’était un jeu, néanmoins ils ont compris, car on ne peut pas jouer en permanence pendant quatre ans. Maintenant, je marche tranquillement dans les rues de Dakar et les gens me saluent et chahutent parfois.

Enfin, ne pas perdre de temps avec ces histoires d’apparence me permet de me consacrer aux autres, aux plus nécessiteux, à ceux qui souffrent. Je ne veux pas énumérer tout ce que je fais au sein de la fondation Servir le Sénégal que j’ai initiée, mais j’essaie, tant que faire se peut, d’aider les gens. Et il y a tant à bâtir, construire, réaliser. Que ce soit des installations sanitaires dans la banlieue de Dakar, des visites à des malades, de la distribution de repas au moment des fêtes religieuses, l’aide à la construction d’un centre cardio-pédiatrique, de maternités. Les besoins sont immenses et les moyens souvent insuffisants. Beaucoup de choses sont cependant réalisées, mais sans avoir les projecteurs et les médias braqués derrière chaque opération. Je vais très souvent dans les hôpitaux pour rendre visite aux malades, aux personnes âgées, afin de leur donner un peu de compagnie et de soutien.

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Vous sentez-vous en phase ou plutôt en retrait vis-à-vis des autres Premières dames d’Afrique et d’ailleurs ?

Tout récemment, il y a une Première dame qui m’a interpellée : «Tu nous boudes ou quoi ? » Pourtant non. Mais c’est juste que ce n’est pas moi. J’aime bien les Premières dames ; certaines sont mêmes très drôles et nous nous sentons bien ensemble. Mais en voyage officiel, c’est comme si on nous exposait dans un zoo. Je pense qu’une Première dame mérite mieux que d’être juste ainsi exposée.

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Qu’est-ce qui vous paraît le plus compliqué dans le monde  politique dans lequel vous êtes complètement immergée par la force des choses ?

Ce qui me dérange le plus ici, c’est le trafic d’influence. Souvent, des personnages affirment qu’ils sont proches du couple présidentiel et en profitent pour monter des arnaques. Ça m’irrite au plus haut point et me heurte profondément. Je passe mon temps à faire des communiqués pour démentir telle demande ou telle action.

Dernièrement, mon fils m’a dit : «Mais maman, il paraît que tu cherches une voiture »… alors que je ne connais même pas les marques des automobiles ! Il y a beaucoup de rumeurs de ce genre. C’est vraiment dommage ! Vous savez, en politique, il y a des coups bas à chaque instant, tous ces gens qui propagent des rumeurs à propos de n’importe quoi. Oui, le trafic d’influence est particulièrement détestable.

Avez-vous le temps d’avoir une passion en dehors de ça ?

La lecture. Hier après-midi, je me suis rendue à la librairie les Quatre vents où j’ai acheté plusieurs romans à l’eau de rose. Eh oui, je sais que ce n’est pas de la grande littérature, mais c’est un tel dérivatif pour moi, que je dévore ces livres dès que je les ai en main. Et ensuite je suis fin prête à reprendre mes responsabilités et à assumer tous mes devoirs.

Brune

13 COMMENTAIRES
  • 78 1218928

    Souleymane
    Louloubali

  • khadijetou mahjoub idrissy

    mariem faye sall si toutes les femmes etaient si simple comme elle saurai ete une bonne chose car le bon dieu veux veux la simplicite mauritanie.

  • sope naby

    je suis completement apolitique je ne votes pas je ne sais meme pas comment on vote mais ndawsi dal mok dieukerem nekhnagnma nalene senegaleyi diokh sene gnary mandat tebayilene gnou liguey khalelagne te gni ngui gorgorlou bougne defe sene gnary mandat bapare inchallah fekk gnou am experience gnou bagna dem tok ci rewmi diaple rewmi boulenko constuititionby maye dou fekk gnou magate gnou ladiat rewmi inchallah

  • numero inconnu

    tout est bien qui fini bien lou méty yagoul leggui mou diekh

  • amine

    Djoulit dafa wara soufeel bopom.nii ngey def nonou là. Yalla saame leur yak sa famille.yalla jappalé len thi ngour gui. Sa sopé.

  • Bj

    d’ou vient l’argent de sa Fondation les fameux 12 milliards de francs cfa relates par Baba Aidara pourquoi pa d’audit

  • Amina

    Amiin Yal na Yalla nangou nian

  • sarr abou

    continuez sur cette lancee

  • beugue sama rew

    yalla na la yalla samou lafala thiate

  • djinné

    franchement madame la premiere dame amoulo morom yalla na fi yalla bayi may la goudou fane akh soutoureu dina la toude sama dome tu es simple et correct

  • djinné

    franchement madame la premiere dame amoulo morom yalla na fi yalla bayi may la goudou fane akh soutoureu dina la toude sama dome tu es simple et correct

    • sam le pirate

      🙁 🙁 Et REvoila la premiere dame qui fait HONTE a tout les senegalais!Quand CNN la grande chaine americaine l’avait fait honneur de l’interviewer pensant qu’elle avait affaire a une premiere dame senegalaise noire INTELLIGENTE,la brillante journaliste Aisha Sisse a eu la surprise de sa vie en constatant des le debut de l’interview que ses patrons de la Cnn avaient fait une grosse erreur en portant leur choix sur Marieme Faye.Elle s’exprimais tres mal en francais et repondait aux questions de maniere tellement vague en plus de ses sourir mal places,ses gesticulations ridicules…etc qu’on pouvait ressentir le grand gene qui se lisait sur le visage de la belle jeune journaliste anglo-sierra leonaise.Allez sur youtube et vous vous rendrez vous meme compte de la petitesse d’esprit de notre premiere dame,QU’ELLE HONTE j’en ai meme des frissons encore rien qu’en me rappelant de cette HUMILIATION que marieme nous avait empetre devant le monde entier et dans les commemtaires meme certains senegalais vivant aux USA ont exprime rageusement leur deception,TCHAMMMM…!! 🙁 🙁

      • benn wayyy

        c plutot toi qui fais la honte ton peuple et de ton continent . si tu te bases sur la peception qu’on les autres sur ta premiere dame petrise de valeurs bien senegalaise , ca montre combien est grande le complexe que tu nourris fort interieurement envers l’occident . crois en toi ,en ton pays et juge la en fonction de ses actes et comportement et non sa maniere d’expression . nous ne sommes pas des francais et cete langue n’est rien d’autre qu’un code . du moment qu’on comprenne ce qu’on veut vehiculer , le reste on s’en bat les cou…….

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