3e nuit d’émeutes en France: 492 bâtiments touchés, 2000 véhicules incendiés, aucun décès (Vidéos)

Des heurts éclatent dans la nuit du 29 au 30 juin dans de nombreuses villes françaises, suite à la mort tragique de Nahel. Au total, 875 personnes sont interpellées malgré le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes, et de nombreuses dégradations sont recensées. En réaction à ces événements, Emmanuel Macron préside une cellule interministérielle de crise. Le bilan ne fait état d’aucun décès.

Des violences se sont produites dans la plupart des villes de France, malgré la présence de forces de sécurité. Ces heurts font suite à la marche blanche organisée en hommage à Nahel, un jeune de 17 ans victime d’un tir de police à Nanterre. Le président Macron, prêt à faire évoluer le dispositif de sécurité « sans tabou », supervise une cellule de crise.

La nuit « plus difficile » que la précédente a vu l’interpellation de 875 personnes dont 408 à Paris et en proche banlieue, et a occasionné de nombreux dégâts matériels : 492 bâtiments atteints, 2 000 véhicules incendiés, et 3 880 incendies allumés, selon le bilan du ministère de l’Intérieur. Des attaques ont visé des mairies, des commissariats, des polices municipales et des magasins, malgré les couvre-feux mis en place à Clamart, Neuilly-sur-Marne, et Savigny-le-Temple.

Malgré ces mesures de sécurité, de nombreux incidents ont éclaté à Paris et dans sa banlieue. Le centre de la capitale, notamment le quartier des Halles et la rue de Rivoli, a été touché par des pillages. Nanterre, l’épicentre des violences, a vu des bâtiments publics, des écoles et un centre des impôts pris pour cible. En Seine-Saint-Denis, le terminus de bus du Fort d’Aubervilliers a été incendié, tout comme un car privé à Noisy-le-Sec.

Dans les Yvelines, à La Verrière, des centres de secours ont été attaqués. En Seine-et-Marne, le bâtiment désaffecté d’une école de gendarmerie a été incendié. De nombreux incendies ont été signalés dans le Val-d’Oise, ciblant notamment des entrepôts industriels et centres de secours.

Les violences se sont également répandues en région, où des bâtiments publics ont été ciblés. À Lille, la mairie de Wazemmes a subi des dégâts importants. Près de Bordeaux, la salle de spectacle du Pin Galant à Mérignac a été vandalisée, et la mairie de quartier du Grand Parc a brûlé. À Metz, en Moselle, les mairies des quartiers de Borny et Bellecroix ont été incendiées. D’autres villes comme Reims, Saint-Brieuc, Albi et Poitiers ont également été touchées par les émeutiers.

Cette situation alarmante a conduit à l’arrêt des bus et tramways à 21 heures en Île-de-France jusqu’à nouvel ordre. En outre, de nombreuses institutions et entreprises affectées par ces dégradations ont déclaré leur intention de porter plainte.

À Paris, la RATP a annoncé son intention de porter plainte suite à l’incendie de son terminus de bus du Fort d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Dans le même département, le maire de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse, a confirmé qu’un car privé avait été incendié sans faire de blessé.

Dans les Yvelines, à La Verrière, le maire a rapporté une attaque contre un poste de police municipale sur Twitter. De son côté, le département voisin de Seine-et-Marne a été le théâtre d’un incendie dans un bâtiment désaffecté d’une école de gendarmerie, tandis que quatre entrepôts ont pris feu.

Les violences se sont également étendues au-delà de la région Île-de-France. À Lille, le rez-de-chaussée de la mairie du quartier de Wazemmes a été incendié, et un hôtel à Roubaix a pris feu, nécessitant l’évacuation des clients. À Mérignac, près de Bordeaux, une trentaine de personnes cagoulées ont vandalisé la salle de spectacle du Pin Galant, brisant des vitres et saccageant des bureaux et la billetterie. La mairie de quartier du Grand Parc a également été incendiée, et de nombreux bâtiments publics et commerciaux ont été ciblés dans les communes environnantes de Lormont, Pessac, Talence, Floirac et Cenon.

Dans l’est de la France, à Metz en Moselle, les mairies des quartiers de Borny et Bellecroix ont été incendiées. À Woippy, près de Metz, le commissariat de la police municipale et l’école de la deuxième chance ont été attaqués. Dans le département voisin de la Sarthe, les locaux du Mans Métropole Habitat ont été partiellement incendiés.

Cette vague de violence a touché des villes de toutes tailles à travers le pays, de Reims à Saint-Brieuc, d’Albi à Poitiers. Même à Sanvignes-les-Mines, en Saône-et-Loire, la mairie a été ciblée et l’école maternelle de Mâcon dégradée.