1er Mai : Les mineurs de Marikana – Par Dr Babacar DIOP*

La fête du travail intervient, cette année, dans un contexte où la pandémie du COVID-19 a frappé de plein fouet le monde du travail, privant ainsi de nombreux pères ou mères de famille de revenus.
A tous les travailleurs, je souhaite une bonne fête du travail. Vous méritez le respect, parce que vous nourrissez l’humanité.
Vivement la fin de la pandémie pour que tous reprennent leurs activités afin de continuer à prendre soin de leurs familles.
Je partage avec vous ce poème, écrit du fond de ma cellule de Rebeuss en hommage aux travailleurs tombés à Marikana pour défendre le droit à un travail décent.

LES MINEURS DE MARIKANA

Le 16 août 2012, près de Johannesburg, dans une petite ville,
La Police, bras armé du capital, a tiré sur des mineurs innocents.
Les grévistes, les yeux pleins de larmes, ont enterré leurs morts dans l’indifférence.
Ils revendiquaient des conditions de travail décentes aux propriétaires de la compagnie Lonmin basée à Londres.
Le capital international n’a pas de cœur,
Il n’a pas d’oreille qui sache écouter la souffrance des masses populaires.
Le capital ignore l’humain.
Il se préoccupe uniquement des intérêts et des gains.
L’exploitation des travailleurs est toujours actuelle dans ce monde de violence.
Les travailleurs enrichissent les plus riches et deviennent davantage plus pauvres.
Le capital a encore montré sa face hideuse.
Le massacre de Marikana est un remake du 1er mai 1886 à Chicago.
La lutte des classes est toujours une réalité dans ce XXIe siècle.
Elle oppose les riches contre les pauvres,
L’oligarchie contre le peuple,
Les élites arrogantes contre les gens ordinaires.

Les mineurs tombés à Marikana sont les nouvelles étoiles humaines,
Les lampes du peuple qui lutte dans les bas fonds de la misère sociale.
Les travailleurs reprennent les luttes sociales,
Le capital remet en cause les victoires sociales:
Un travail décent est un droit pour toutes les classes sociales.

Les mineurs tombés à Marikana sont le symbole d’un monde qui se déshumanise.
Le capital possède une préoccupation seule :
L’augmentation du profit,
L’accumulation des richesses,
La concentration des fortunes,
La domination des faibles.

Le capital international a tiré sur le peuple.
Le capital a versé encore du sang sur le drapeau du travail et de la dignité.
Nous devons venger ces martyrs,
Nous demandons le châtiment pour le bourreau qui a ordonné la tuerie.
Camarades, n’abandonnez jamais la lutte.
Ah ! Ne renoncez pas au jour que vous tendent
les morts qui ont lutté.

Les mineurs de Marikana sont le symbole
des travailleurs persécutés,
des travailleurs exploités,
des travailleurs opprimés.
Les mineurs de Marikana portent les revendications de nouvelles conquêtes sociales.
Ils constituent le porte-étendard d’un monde où le travail sera justement rémunéré.
Le sang versé des martyrs est la semence d’un monde de justice.

Les travailleurs pourront enfin travailler pour eux-mêmes,
Ils pourront prendre le pouvoir dans les entreprises.

Vous mes camarades tombés dans le silence, vous n’êtes pas morts gratuits,
Vos pas ineffaçables s’impriment à jamais sur le temps, sur toutes les époques,
dans toutes les langues,
Vous réchauffez le cœur des gens de volonté qui échec ou pas poursuivent la lutte
dans l’emprisonnent, la pauvreté ou la défaite.
Vous vivrez à jamais dans les cœurs de ceux qui luttent pour la justice sociale,
Vous êtes un hymne d’espérance pour tous les opprimés de la terre.

Bonne fête du travail

*Maison d’arrêt de Rebeuss, le 16 décembre 2019

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