15e anniversaire du Monument de la Renaissance Africaine à Dakar : Une célébration tournée vers l’avenir

Jeudi 3 avril, le Monument de la Renaissance Africaine à Dakar a célébré ses 15 ans à travers une cérémonie marquée par des discours inspirants, un panel de haut niveau et une présence significative d’acteurs culturels, politiques et académiques. Cette journée de commémoration a mis en lumière l’importance de la Renaissance africaine en tant que projet collectif.
Birame Mbarou Diouf, directeur général du Monument, a inauguré les discussions en mettant en avant la signification de cette imposante sculpture. Selon lui, « quinze années durant, ce monument a incarné notre résilience, notre audace collective et notre aspiration à un avenir lumineux pour l’Afrique ». Il a également souligné la nécessité de « reconquérir notre souveraineté narrative », en s’appuyant sur les savoirs ancestraux et la créativité des jeunes africains.
De son côté, Bacary Sarr, ministre secrétaire aux Industries Culturelles et Créatives, a affirmé son souhait de voir émerger « une Afrique qui propose, et non qui se contente de réagir ». Il a annoncé le lancement d’un cycle de conférences itinérantes sur la Renaissance africaine, dans le but de rassembler intellectuels, artistes et citoyens autour des enjeux continentaux. Le site Sud Quotidien a également rapporté ces propos lors de l’événement.
Le panel intitulé « L’Afrique dans le monde : Entre héritage et défis contemporains », animé par l’historien Babacar Diop, a rassemblé des figures emblématiques de la pensée africaine. Le Professeur Théophile Obenga, intervenant en visioconférence, a rappelé l’importance de l’unité culturelle précoloniale comme socle de la Renaissance. L’ambassadeur de la République du Congo a, quant à lui, mis en avant la solidarité panafricaine en évoquant les liens historiques entre son pays et le Sénégal.
Par ailleurs, le Professeur Bouba Diop a abordé les dynamiques géopolitiques et encouragé une intégration économique dirigée par et pour les Africains. Penda Mbow, historienne et militante, a insisté sur le rôle crucial des femmes et des jeunes dans la réinvention sociétale, tandis que le sociologue Mamadou Bodiang, de l’IFAN, a mis l’accent sur la nécessité de surmonter les mentalités fatalistes freinant le développement.
Les discussions ont également souligné l’importance de valoriser les universités africaines, de sauvegarder le patrimoine culturel et naturel, et de faire entendre une « parole africaine audible » sur la scène internationale. La cérémonie s’est conclue par un appel unanime à « transformer l’espoir en actes », et les participants ont félicité l’initiative sénégalaise, rappelant que le Monument de la Renaissance demeure un symbole d’une Afrique audacieuse et résolue à maîtriser son propre destin, comme l’a relaté le site Sud Quotidien.
Mais pourquoi donc l’Afrique voudrait elle renaître,?
Une bonne question. Mais seulement à toi de trouver la réponse, par toi même
Comme on le voit, quand il s’agit de concevoir des plans pour notre futur, le monde bavard reste étonnamment muet. Mais d’abord, félicitons les intervenants pour leur fort commun élan de tendre vers le renouveau et l’émergence africaine. Pour cela, il y a des étapes à franchir. Nous devrions nous ériger en maçons, la truelle à la main, au pied du mur : moins de paroles et davantage d’actions vers le but. Et c’est par-là qu’on s’avère faible, on parle beaucoup mais on agit peu. C’est par notre système éducatif que la pesanteur nous retient dans notre gangue. Tentons de lever un voile sur cette statue combien inspirante par une secousse sur nous-mêmes. On a sûrement choisi le sommet de la Colline des Mamelles pour nous montrer qu’il a des fondamentaux à franchir pour arriver à la création. Pourquoi le sommet de la colline comme lieu de construction de l’édifice? Une réponse miraculeuse entre autres : Pour les Égyptiens, nos ancêtres, ce bout saillant de la terre est ce qui a émergé en premier du chaos où inlassablement nous nous débattons comme des rats piégés dans le Superglue (colle forte). Pour parvenir à la conception pérenne d’une nouvelle Afrique, chacun d’entre nous est d’abord invité à se retourner sur lui-même. C’est seulement ainsi que nous pourrions nous élever au-dessus de notre « Je » terrestre, en extraire le « Moi » éthérique et subtil qui nous relie à l’«Être». Bref comme écrivaient les poètes antiques, « sortir de notre assiette ordinaire, nous élever, pour faire entendre des accents surhumains ». Ce sera ainsi l’œuvre première de chacun d’entre nous, homme femme et enfant. C’est là le préalable primordial auquel cette statue nous convie.