Je viens de lire un papier de mon confrère de «L’Observateur», Abdou Mbodji, qui parle d’iniquité dans la répartition des ressources hydriques. Avec ces villages situés au bord du Lac de Guiers qui crient soif au moment où la troisième usine de traitement d’eau de Keur Momar Sarr, qui sera inaugurée ce samedi par le chef de l’Etat, Macky Sall, réglera en partie les difficultés d’approvisionnement en eau des populations de Dakar et Thiès.
Et moi qui pensait que ces problèmes étaient derrière nous. En Août 2009, alors que j’étais à L’Observateur, j’étais parti visiter ces villages dépourvus d’eau potable. Douze ans plus tard, le problème reste entier. Voici le reportage que j’avais réalisé à l’époque :
La «soif» à un Km de l’usine de la Sde
À un kilomètre de l’usine d’exploitation d’eau potable de la Société des eaux (Sde), implantée à Keur Momar Sarr, se trouve un village dénommé Diokoul Fall. Ici, les populations se désaltèrent, avec leur cheptel, avec les eaux du lac. Ils cuisinent avec l’eau du lac et font la vaisselle avec. L’eau potable, les habitants de ce village ne savent pas ce que c’est.
En face de l’usine d’exploitation de la Société des eaux (Sde), située à Keur Momar Sarr à 52 Km de Louga, se trouve une dame. Elle s’appelle Adama Fall. Noirceur d’ébène, le commerce facile, la taille moyenne, elle attend un moyen de transport pour rallier son village pourtant distant de seulement un kilomètre. Sur le bord de l’asphalte, elle a posé une grande glacière bleue et une bassine en plastique marron. «J’étais venue m’approvisionner en crèmes glacés et en glace que je revends au village», nous renseigne-t-elle. «Apparemment, vous n’habitez pas dans le coin. Vous cherchez quelqu’un ? Si vous voulez, je peux vous renseigner», ajoute-t-elle.
«Je suis un journaliste. Je viens de Dakar pour faire un reportage sur le lac de Guiers. Je voulais savoir s’il y a des villages implantés près du lac et qui n’ont pas accès à l’eau potable», lui répondis-je. «Vous tombez bien. Vous devriez commencer alors par notre village. C’est à un kilomètre d’ici. Après les barbelés de la ferme agricole qui vient juste après le mur de la Sde, vous tournez à droite et vous continuez jusqu’au village. Le reste, je ne vous le dirais pas. Vous verrez par vous-mêmes», nous dit-elle.
Suivant les indications d’Adama Fall, nous arrivons à Diokoul Fall, après avoir suivi une piste sablonneuse. Il est 12h 20mn lorsque nous arrivons sur la place publique de Diokoul Fall. Un grand village où vit plus de 400 personnes. Il est doté d’une école primaire et d’une petite mosquée implantés au centre du village. Diokoul Fall est un mélange de cases et de constructions en dur. Créé en 1938 par un certain Moussa Fall, il tend vers la modernité. Les populations qui ont les moyens commencent à troquer leurs cases contre des bâtiments en dur. Le train de la modernité est passé par là.
Les autres vivent encore dans des cases. Malgré ce simulacre de modernité, le village vit encore à l’état primitif. Il n’a ni eau, ni électricité. Les populations se servent des lampes tempêtes pour l’éclairage et utilisent moins les bougies pour éviter que les cases ne prennent feu durant leur sommeil. Elles vivent d’agriculture et de pêche… et se désaltèrent avec l’eau du lac.
Populations et bêtes se disputent le lac
À partir du village, deux ruelles sont aménagées vers le lac. L’une conduit au versant utilisé par les dames pour la vaisselle, la lessive et les autres travaux ménagers. C’est là également où les bêtes se désaltèrent. Sur l’autre versant, les dames remplissent les canaris d’eau du lac pour la consommation familiale. «Nous nous levons à l’aube pour aller au lac remplir les canaris d’eau destinée à notre propre consommation, car nous supposons que tous les déchets de la journée sont parties la nuit avec le ruissellement des eaux. Après avoir puisé l’eau, nous y mettons quelques gouttes d’eau de javel pour tuer les microbes. Mais, nous nous rendons compte que toutes ces précautions ne servent pas toujours, car les maladies diarrhéiques et la bilharziose sont bien présentes ici», renseigne la femme du chef de village.
«Nous avons ici plusieurs cas de bilharziose du fait que nous n’avons pas d’eau potable. Comme nous n’avons pas de poste de santé, nous conduisons nos malades à Nguithie, situé à 35 km d’ici. Malgré tout, nous n’avons d’autres choix que de boire l’eau du lac pour ne pas mourir de soif», confirme le chef de village, Madiagne Fall, un vieux affaibli par des années de dur labeur. «Tu vois qu’on ne t’a même pas offert de l’eau à boire malgré la distance que tu as parcourue pour venir jusqu’ici. La raison est que nous ne voulons pas que tu contractes ces maladies en faisant ton travail. Nous, nous sommes condamnés à vivre cette situation», se désole-t-il.
Et pourtant, Diokoul Fall est situé à 1 Km de la station de pompage de la Sde de Keur Momar Sarr. À partir du village, on voit les tuyaux qui acheminent l’eau vers Dakar. «Ce qui est le plus écœurant, c’est que nous sommes les plus proches de la station de pompage et nous sommes presque les seuls à ne pas être servis. Les autorités locales avaient fait creuser deux puits ici. Mais il a fallu juste 3 mois pour qu’ils tarissent. Durant la campagne pour les Locales, des autorités politiques étaient venues nous voir et avaient promis qu’elles allaient procéder à des branchements pour que nous puissions accéder à l’eau potable. Depuis lors, on ne les a plus revus ni entendus. Nous avons tout fait. Nous avons même écrit au président de la République, en vain. Nous buvons l’eau et pansons nos malades en nous disant que Dieu est le meilleur des juges. Chaque chose à une fin», dit-il, fataliste.
Comme Madiagne Fall, les populations de Diokoul Fall ont tellement entendu des promesses d’hypothétiques branchements de la Sde qu’elles ne croient plus qu’un jour, elles auront la joie de boire et de se laver avec de l’eau potable. L’électricité, elles n’en parlent même pas. Pour eux, c’est utopique que de la demander. En attendant que Dieu exauce leurs prières, elles continuent à se contenter du lac de Guiers, en voyant, chaque jour, avec envie, des milliers de m3 d’eau potable quitter la station de pompage de Keur Momar Sarr pour alimenter Dakar. Qui disait que charité bien ordonnée commence par soi !
en afrique domage les popilations sont pas respecter les politiciens domage il chercher leur intèret il sont le ventre pleinne tas pis pour les autres ce pays domage il est male parti les uns vie les autre ne vie .pas Macky sall nous amene une lois pour dire que les senegalais ne parle il not pas le droit de sexprimès leur doleances . ce president est un vraie dictateur .
Bonjour,
Please, pensez à relire vos écrits avant de les publier. Il y a trop de fautes grossières et choquantes. Avec mes excuses. ????
Et le vol de fréquences et d électricité par gfm tu n en parles pas ?
Fumier !
Il n y a pas pire injustice que celle là ; que ne pouvoir profiter de ses propres ressources naturelles. Que dit la constitution relativement aux nouveaux droits ? Tant que nos gouvernants ne dépasseront pas le complexe des villes (grandes gueules), ils ne régleront jamais la dualité de notre économie faite de déséquilibre infrastructurel entre les terroirs avec son lot de conséquences sociales.