Face à une production annuelle de plus de 50 millions de tonnes de déchets urbains, l’Afrique de l’Ouest a une opportunité inédite : transformer ces déchets en énergie propre grâce au projet Millenium Green Impact Power. Cette initiative prévoit la mise en place de 15 centrales waste-to-energy qui pourraient produire jusqu’à 750 MW d’électricité verte, réduire drastiquement les déchets non traités et créer plus de 20 000 emplois directs d’ici 2030.
Un défi colossal : les déchets urbains en Afrique de l’Ouest
En 2023, l’Afrique de l’Ouest a généré environ 50 millions de tonnes de déchets solides urbains, dont seulement 8 à 10 % sont actuellement recyclés ou valorisés, selon la Banque mondiale. La majorité finit en décharges à ciel ouvert, engendrant pollution, problèmes sanitaires et émissions importantes de gaz à effet de serre.
Le volume des déchets est projeté pour atteindre 80 millions de tonnes en 2030 si aucune mesure efficace n’est prise, représentant une menace environnementale majeure mais aussi une perte économique estimée à plus de 3,2 milliards USD par an.
Millenium Green Impact Power : une réponse innovante et durable
Le projet Millenium Green Impact Power (MGIP) repose sur la technologie de pyrogazéification, un procédé avancé qui transforme les déchets solides et liquides en énergie électrique, chaleur industrielle et biocarburants.
15 centrales sont prévues d’ici 2030, réparties dans les principales capitales et zones industrielles d’Afrique de l’Ouest (Dakar, Abidjan, Lagos, Accra, Ouagadougou…).
Chaque centrale aura une capacité moyenne de 30 à 50 MW, soit une production totale attendue de 450 à 750 MW d’énergie verte. Cela équivaut à la consommation électrique cumulée de 8 à 12 millions de personnes, soit une part significative des populations urbaines régionales.
Impacts socio-économiques et environnementaux
• Réduction de 25 % des déchets urbains non traités dans les zones couvertes, améliorant la qualité de vie et la santé publique.
• Création de 22 000 emplois directs et indirects dans la construction, l’exploitation, la maintenance et la logistique.
• Contribution significative à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
• Développement d’une filière industrielle régionale autour de l’économie circulaire, boostant les investissements étrangers.
Le modèle partenarial : PPP au cœur de la réussite
Le succès du projet repose sur la mobilisation de Partenariats Public-Privé (PPP), réunissant gouvernements, investisseurs privés et bailleurs internationaux.
Chaque centrale nécessitera un investissement estimé entre 6 et 8 millions USD, avec un retour sur investissement anticipé entre 7 et 9 ans, basé sur la vente d’électricité, la valorisation des sous-produits et les crédits carbone.
Vers une Afrique de l’Ouest leader du waste-to-energy
« L’Afrique de l’Ouest dispose d’un potentiel considérable pour transformer ses déchets en énergie propre et devenir un acteur incontournable du développement durable. MGIP est plus qu’un projet énergétique : c’est un levier d’indépendance énergétique, d’emploi et d’innovation. »
Jules Aloïse Prospère Faye
Directeur Générale STRATEGIA AFRIQUE