Un prêtre tchadien transféré après une altercation avec les autorités

Un prêtre tchadien transféré après une altercation avec les autorités

Au Tchad, la mutation de l’abbé Madou Simon-Pierre a suscité une vive réaction parmi ses partisans. Le prêtre, accusé par les autorités d’incitation à la division, avait été arrêté puis libéré, et son départ de la paroisse Saint Isidore Bakandja de Walia Goré, à Djaména, a fait grand bruit.

Début août 2024, dans un contexte de tension entre le gouvernement et l’Église catholique, l’abbé a été muté de sa paroisse. Auparavant, il officiait comme curé à la paroisse Saint Isidore Bakandja de Walia Goré, dans le 9e arrondissement de N’Djamena. La décision de son transfert, datée du 15 août 2024, a été rendue publique le 24 août par le biais des réseaux sociaux, provoquant une vive émotion.

Le 5 août au soir, l’abbé Madou Simon-Pierre avait fait les gros titres après avoir été arrêté de manière musclée dans sa paroisse. Les autorités l’accusaient alors de tenir des propos incitant à la division et menaçant la cohésion nationale.

Des négociations entre l’archevêché et le gouvernement ont conduit à sa libération le 6 août dans l’après-midi. Lors de la messe d’action de grâce célébrée le 11 août par l’archevêque Edmond Djitangar Goetbé, l’abbé Madou Simon-Pierre a prononcé des paroles fortes lorsqu’il a affirmé que d’ici cinq ans, son sang amènerait la justice pour le Tchad.

Pour certains, ce transfert est perçu comme une pression exercée par le gouvernement sur l’Église catholique. Malgré cela, nombreux sont ceux qui lui ont souhaité un bon ministère où qu’il soit envoyé, en citant le passage de Marc 15:16.

Réagissant à ces messages, l’abbé a publié sur les réseaux sociaux ce dimanche qu’il et sa maison serviront l’Éternel.

Connu pour ses critiques envers le gouvernement, l’abbé Madou Simon-Pierre a été interpellé après avoir exprimé son désaccord avec la restructuration des unités administratives, une position soutenue par des leaders politiques qui dénoncent le caractère inégalitaire de cette réforme, qu’ils jugent électoraliste.

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