Un avocat au service du ballon rond : Me Moustapha Kamara vise la tête de la FSF

Me Moustapha Kamara, président du club Coton Sport de Tambacounda, annonce officiellement sa candidature à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Juriste de renom, docteur en droit du sport, avocat, enseignant et auteur d’ouvrages spécialisés, il fait partie des figures intellectuelles majeures du sport en Afrique.
Cofondateur de la Revue Africaine de Droit et d’Économie du Sport et intervenant auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS), Me Kamara, dans L’Observateur, entend apporter une nouvelle vision à la gouvernance du football sénégalais, à travers son programme intitulé « Le football pour tous », centré sur l’inclusion, le développement territorial et l’efficacité institutionnelle.
Issu de la « région de Tambacounda, souvent en marge des grandes décisions sportives nationales », il rappelle qu’il n’a pas attendu une position de pouvoir pour s’impliquer dans le développement du football. À la tête de Coton Sport, il a œuvré à structurer la formation locale, à encadrer la jeunesse et à faire émerger de nouveaux talents, malgré des ressources limitées. Selon lui, cette expérience de terrain dans un contexte difficile vaut autant – sinon plus – qu’un poste dans un club d’élite ou une fonction fédérale.
Me Kamara affirme également « disposer d’une solide expérience fédérale indirecte, acquise en tant que conseiller juridique de nombreuses fédérations sportives africaines ». Il vient d’achever un ouvrage de référence sur la gouvernance et la professionnalisation des fédérations sportives, à paraître en juin, et a déjà publié un livre sur les réformes du football sénégalais en 2022.
Fort de plus de vingt ans d’expérience en tant qu’enseignant et avocat, il possède une maîtrise approfondie du droit sportif national et international, ainsi qu’un large réseau professionnel incluant la CAF, l’UEFA, la FIFA et plusieurs fédérations africaines.
En réponse aux critiques sur son absence d’expérience au sein de la FSF, Me Kamara rappelle que « l’ancienneté ne garantit pas l’efficacité ». Il cite l’exemple du Maroc et de la Côte d’Ivoire, qui ont connu des succès remarquables avec de nouveaux dirigeants en quelques années, tandis que « le Sénégal reste dirigé par la même équipe depuis plus de seize ans », sans résultats équivalents.
Sa candidature se veut un appel à l’innovation, à la compétence et à l’ouverture. Il souhaite transformer les performances sportives en gains économiques concrets pour les clubs, les joueurs, les encadrants et l’État, en misant sur une gestion moderne, transparente et inclusive du football sénégalais.