Ukraine : Enquête sur des abus au sein de la brigade « Anne de Kiev »

L’armée ukrainienne a lancé une nouvelle enquête concernant la 155e brigade mécanisée, également connue sous le nom de « Anne de Kiev », après des révélations troublantes parues dans la presse locale.
Selon le général Mykhailo Drapatyi, commandant des forces terrestres, une « inspection officielle supplémentaire » a été ordonnée. Cette décision fait suite à un article du média « Ukrainska Pravda », indiquant que le colonel Taras Maksymov, commandant actuel de la brigade, aurait organisé des « paiements fictifs pour des combats » et extorqué des fonds à ses subordonnés. En outre, il est rapporté que plus de 1 200 soldats de cette unité ont déserté depuis sa création.
Créée en 2024 avec le soutien de la France, la brigade devait symboliser la coopération militaire renforcée entre Kiev et Paris. Près de 2 000 soldats de cette unité ont été formés en France, et le président Emmanuel Macron avait salué cette collaboration lors des commémorations du Débarquement en 2024.
Néanmoins, la brigade a rapidement fait face à des défis significatifs, y compris des désertions en masse, des pénuries d’équipement, et un moral en baisse. En janvier 2025, un précédent commandant, le colonel Dmytro Ryumshin, a été arrêté pour ne pas avoir signalé ces désertions et une mauvaise gestion.
Le colonel Maksymov, qui a pris la relève en décembre 2024, est maintenant sous le regard de la justice militaire. Des informations suggèrent que des officiers auraient demandé des pots-de-vin en échange de primes non justifiées, menaçant de déployer les soldats en première ligne en cas de refus. Ce scandale intervient dans un contexte de réformes profondes des forces armées ukrainiennes, largement affectées par la corruption depuis l’invasion russe de 2022.
Le ministère de la Défense ukrainien a déjà connu d’autres scandales similaires, dont ceux touchant la 211e brigade du Génie. Ici, des soldats avaient subi des abus de la part de leurs supérieurs.
La France, ayant investi considérablement dans la formation et l’équipement de cette brigade, n’a pas encore officiellement réagi à ces nouvelles accusations. L’information a été relayée par nos confrères d’Anadolu.