Turquie : Istanbul, épicentre des discussions russo-ukrainiennes?

Turquie : Istanbul, épicentre des discussions russo-ukrainiennes?

Le politologue Hajo Funke, de l’Université libre de Berlin, a exprimé son opinion selon laquelle Istanbul est le lieu idéal pour accueillir de nouvelles négociations entre l’Ukraine et la Russie. Selon lui, il n’existe pas d’endroit plus approprié pour ces pourparlers. En effet, le président russe Vladimir Poutine a exprimé sa volonté de reprendre les discussions directes avec l’Ukraine à Istanbul dès le 15 mai, un appel auquel le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu favorablement.

Le 11 mai, Vladimir Poutine a proposé de reprendre les pourparlers sous entente préalable à Istanbul, à partir du 15 mai. De ce fait, toutes les attentions se tournent vers les négociations de paix prévues le jeudi suivant, manifestement sous la médiation de la Turquie. Dans un entretien avec Anadolu, Funke a rappelé que des négociations avaient déjà eu lieu à Istanbul en mars 2022. « Se retrouver à Istanbul est un signe d’espoir », a-t-il souligné, avant de rappeler le rôle médiateur significatif du président Recep Tayyip Erdogan à cette époque.

Funke a affirmé que l’intervention de l’OTAN, notamment sous l’influence des États-Unis et de la Grande-Bretagne, avait entravé le succès des discussions précédentes. L’intervention de Boris Johnson, Premier ministre britannique, et de Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense, a été pointée du doigt comme un facteur de poursuite des tensions. À l’époque, le bilan des victimes atteignait environ 30 000, un chiffre largement dépassé aujourd’hui.

Quant à la perspective d’un accord, Funke a détaillé que la Turquie se positionne comme médiatrice acceptable par les deux protagonistes. « Istanbul est non seulement le meilleur endroit, mais peut-être la dernière chance d’atteindre un compromis », a-t-il avancé. Il a ainsi souligné que les capitales européennes ou Riyad n’offraient pas les mêmes conditions.

Funke a exprimé sa réserve quant à la venue de Poutine à Istanbul, expliquant que le dirigeant russe n’assisterait aux pourparlers que s’il perçoit une réelle chance de succès. Selon lui, les discussions doivent se focaliser sur des intérêts partagés, notamment en matière de sécurité et de compromis territorial entre Moscou et Kiev.

En ce qui concerne la récente visite des dirigeants européens à Kiev, notamment le chancelier allemand Friedrich Merz, Funke a jugé ce geste surévalué. Il a critiqué l’usage des ultimatums pour contraindre la Russie. « Donner un ultimatum sans en connaître les conséquences n’est pas une politique viable », a-t-il affirmé.

Enfin, Funke a mis en avant l’intérêt des États-Unis, notamment par la voix de l’ancien président Donald Trump, pour que les négociations aboutissent. « Il souhaite que Poutine et Zelensky se concentrent sérieusement sur le sujet », a-t-il rapporté. Funke a conclu que même en l’absence des leaders à Istanbul, l’essentiel serait de trouver des points d’accord pour terminer la guerre, une mission difficile mais cruciale pour prévenir des pertes humaines massives.

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