Thiaroye en 1944 – Nombre de tirailleurs tués: Début des recherches archéologiques sur les tombes présumées

Depuis une dizaine de jours, le sol de Thiaroye est au cœur d’une opération de fouilles sans précédent. Selon le site de Rfi visité par Senego, une équipe d’archéologues sénégalais, épaulée par des membres des forces armées, a entamé un travail de recherche minutieux sur deux sites sensibles : le cimetière militaire de Thiaroye et l’ancien camp militaire en périphérie de Dakar. L’objectif est clair : localiser d’éventuelles fosses communes ou restes humains liés au massacre des tirailleurs sénégalais survenu le 1er décembre 1944.
Ces tirailleurs, démobilisés après avoir servi dans l’armée française, avaient été abattus par leurs anciens supérieurs alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs primes. Depuis, le nombre exact de victimes reste sujet à controverse. Officiellement, les archives françaises évoquent 35 morts, mais des historiens estiment que plus de 350 soldats pourraient avoir péri ce jour-là.
Les investigations actuelles visent notamment à répondre à une question centrale : les tombes anonymes du cimetière militaire de Thiaroye contiennent-elles réellement les corps des victimes ? En 2020, un député français avait affirmé, sur la base de sources militaires, l’existence de trois fosses communes dissimulées sous ces tombes.
Ce travail de terrain est crucial pour documenter les faits et sortir de l’ombre un épisode tragique de l’histoire coloniale. Il pourrait permettre, enfin, de confronter les récits officiels aux réalités du terrain. Car derrière les chiffres, il y a une mémoire collective encore vive et une exigence de justice historique.
L’enjeu est immense, et l’État sénégalais, sous l’impulsion du Premier ministre Ousmane Sonko, entend aller au bout de la vérité. Les résultats des fouilles seront consignés dans un livre blanc confidentiel, à remettre prochainement au président de la République. Cette initiative scientifique et politique pourrait enfin lever le voile sur un drame trop longtemps occulté.