Tentative d'assassinat d'un gambien au Sénégal, les révélations choques de...

Suite à une tentative d’assassinat, avortée, à l’encontre d’un ressortissant gambien, et ancien commando, Musa Sarr est enfin sorti de son trou. Dans un entretien accordé au journal L’Enquête, cet ancien élément de la garde rapprochée de Yaya Jameh s’est livré à cœur ouvert et fait des révélations des plus fracassantes.  

Revenant sur le jour de son agression, Musa Sarr raconte:  » Comme à l’accoutumée Ousmane Diop, un ‘faux ami’ sénégalais, qui en réalité collaborait avec les services secrets gambiens, m’a invité. A notre connaissance, il s’était présenté comme un sympathisant de la cause des exilés gambien au Sénégal. J’ai répondu favorablement, sans me douter de rien. C’était entre 20 et 21 heures. Nous étions en train de parler de tout et de rien. Je sirotais tranquillement ma tasse de café. Tout à coup, j’ai reçu un violent coup sur la nuque. Je ne sais pas si c’était une machette ou avec un instrument. Je me suis juste relevé et j’ai envoyé le plus costaud d’entre eux par terre, avec un coup de poing tout aussi violent. Les assaillants étaient quatre, sans compter Ousmane. A entendre l’accent de leurs invectives, j’ai tout de suite compris qu’ils étaient gambien. Ousmane est allé éteindre la lampe. Les autres, apeurés par le coup qu’a reçu leur chef, ont tous sorti leurs pompes à gaz« . Et c’est suite à une rude bagarre que l’ancien commando a réussi à se faufiler entre les mailles du filet, avant d’aller alerter la brigade de Somone. De retour sur les lieux avec la police, la maison était vide, et seul le gardien, que les assaillants avaient pris la peine d’envoyer dans un endroit reculé, était présent. « Le gardien nous a dit qu’il les avait tous trouvé en train de tousser et d’éternuer comme des malades (…), mes agresseurs lui ont dit que j’étais recherché et qu’ils allaient prendre la voiture pour me retrouver », poursuit-il. Et c’est à ce moment là que les agresseurs se sont évaporés dans la nature.

Musa Sarr révèle que son problème avec le président gambien daterait de 2006, avec l’assassinat de son cousin par des militaires en collaboration avec Sanah Manjang, chef des opérations des “jungullars” tueurs à gage toujours habillés en “ninja” et placés directement sous les ordres du président Jammeh. Et tout serait parti d’un coup d’Etat, avorté, contre le président gambien. Et à cet effet cinq personnes, dont son cousin, sont arrêtées par la garde rapprochée de Yaya. Et c’est par la suite que ces militaires sont transférés dans la prison de ‘Miles Two’ avant d’être exécutés. « La version officielle était celle d’un accident durant le trajet. J’y croyais jusqu’au jour où des militaires qui ont exécuté cet ordre, avec Sana Manjang à leur tête, s’en sont vantés devant moi, sans savoir que j’étais apparenté à l’une des victimes « , confie-t-il. S’en est suivie une vaste campagne de propagande auprès des autres militaires qui croyaient, eux aussi, à la version de l’accident. « Et c’est de là qu’est partie la première tentative d’en finir avec moi qui a eu lieu en 2010« , se désole Musa Sarr.

Pour ne pas gêner l’enquête menée par la gendarmerie sénégalaise, Musa n’en dira pas plus, mais avoue quand même soupçonner un ancien militaire gambien qui l’aurait mis en rapport avec le fameux Ousmane Diop.