À partir du 5 juillet prochain, la Chine appliquera des droits antidumping sur certaines boissons alcoolisées en provenance de l’Union européenne, notamment le cognac français. « L’enquête ouverte en janvier dernier par Pékin, officiellement déclenchée à la demande d’associations chinoises du secteur des spiritueux, avait été largement interprétée comme une mesure de rétorsion aux actions européennes contre les voitures électriques chinoises », rapporte l’agence Anadolu.
Le ministère chinois du Commerce a indiqué que la Commission des tarifs douaniers du Conseil des affaires d’État avait pris la décision d’imposer ces droits. La mesure vise spécifiquement les produits à base d’eau-de-vie de vin conditionnés dans des récipients de moins de 200 litres, une définition qui englobe le cognac. Selon le ministère chinois, ces produits européens seraient vendus en Chine à un prix inférieur à leur valeur normale, causant ainsi « un préjudice important à l’industrie nationale ».
La France, principal exportateur de brandy vers la Chine et quasi-unique fournisseur de cognac, est particulièrement affectée par cette décision. Pékin et Bruxelles ont récemment discuté de plusieurs points de friction commerciaux, y compris une enquête antidumping sur les véhicules électriques chinois, qui a conduit à des hausses tarifaires sur les importations chinoises. Pour le cognac, des engagements de prix ont été proposés par les producteurs français, et un accord sur les termes principaux a été trouvé avec les autorités chinoises. Une décision finale est attendue avant le 5 juillet.
La Chine représente le troisième marché mondial pour le cognac, après les États-Unis et Singapour, selon les données du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). Cette taxation du brandy européen s’inscrit dans une stratégie de riposte progressive de Pékin, alors que Bruxelles a décidé d’augmenter significativement les droits de douane sur les véhicules électriques chinois à partir du 4 juillet. Dans ce contexte de tensions commerciales croissantes, le cognac se retrouve au cœur d’un affrontement entre deux visions du commerce international. La visite du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, à Paris ce vendredi, intervient alors que Pékin impose cette taxe sur le cognac.