Tensions chez Endeavour Mining : Controverse sur la réorganisation du temps de travail à Sabodala

Le collège des délégués du personnel de la société minière Sabodala Gold Operations (SGO) a vivement critiqué la nouvelle mesure proposée par la direction d’Endeavour Mining. Cette mesure concerne la révision de l’organisation du temps de travail et la cessation de l’accord d’établissement en vigueur depuis 2016. Selon une source de Sud Quotidien, cette décision est jugée « abusive » par le collège.
Le 16 mai dernier, la direction d’Endeavour Mining a informé les délégués du personnel de cette nouvelle mesure qui revoit l’accord conclu en septembre 2016. Bien que cet accord ait expiré en 2021, il continuait néanmoins de s’appliquer sous forme d’un accord à durée indéterminée.
Abdou Khadre Ba, membre du collège des délégués du personnel, a expliqué lors d’une rencontre à la direction régionale de Kédougou que l’entreprise avait précédemment justifié cette nouvelle mesure par une supposée crise économique. Or, selon lui, cette justification est infondée étant donné l’augmentation notable de la production minière à Sabodala. Il a également rappelé qu’un accord a été établi pour cinq ans, renouvelable par écrit, pour encadrer les activités de l’entreprise.
Par ailleurs, il a été constaté que certaines dispositions, notamment sur la rémunération des heures supplémentaires, enfreignent la législation. Pour corriger cela, des protocoles ont été signés entre 2022 et 2024 avec le ministère du Travail. Ces points ont également été rapportés par nos confrères de Sud Quotidien.
Le 17 avril 2025, la direction de Sabodala Gold Operations a notifié au personnel de nouveaux accords. Cependant, le collège des délégués, qui avait exprimé dès février 2024 le souhait d’une renégociation, dénonce cette démarche unilatérale.
M. Ba a souligné que la direction générale d’Endeavour Mining envisage de mettre en œuvre dès le 1er juin une nouvelle organisation du temps de travail, sans l’aval des travailleurs, en cas d’absence d’un nouvel accord. Pour le collège, cette rupture brutale du dialogue est « juridiquement mal fondée » et constitue une violation du dialogue social et des droits acquis en 2016.
Face à ce constat, M. Ba exhorte la direction à poursuivre les négociations pour maintenir l’accord initial jusqu’à ce qu’un nouvel accord soit trouvé.