Le ministère de la Culture a annoncé la suspension de toute coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette décision a été transmise aux acteurs culturels subventionnés, tels que les centres dramatiques et chorégraphiques nationaux et scènes nationales, par le biais d’un email envoyé le 13 septembre.
En conséquence, tous les projets de coopération menés par ces établissements ou leurs services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus immédiatement et sans exception. De plus, aucune invitation à un ressortissant de ces pays ne devrait être lancée, précise le courrier.
Le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) a réagi à cette annonce en dénonçant un « message au ton comminatoire ». Il demande une réunion immédiate avec le ministère des Affaires étrangères pour que les arguments des professionnels soient entendus et que la solidarité de la France envers les artistes soit affirmée avec force.
Le gouvernement, de son côté, promet qu’il n’y aura aucune déprogrammation d’artistes, quelle que soit leur nationalité. Pour des raisons de sécurité, la France a suspendu la délivrance de visas depuis Niamey, Ouagadougou et Bamako, ainsi que la mise en œuvre dans ces pays de nos actions de coopération culturelle, a précisé le ministère de la Culture. Cette décision n’affecte pas les personnes qui seraient titulaires de visas délivrés avant cette date ou qui résident en France ou dans d’autres pays.
Le directeur burkinabé du festival des Francophonies en Limousin, Hassane Kassi Kouyaté, a exprimé sa préoccupation face à cette situation. « C’est un coup dur pour les artistes africains, pour leur liberté de parole et cela va compliquer de nombreux festivals à venir », a-t-il déclaré.
