Le Niger a officiellement suspendu toute coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette mesure fait suite à la décision du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) d’exclure le pays des Instances de la Francophonie, engendrant une crise diplomatique majeure. La situation est exacerbée par les tensions croissantes entre le Niger et la France, envenimées depuis la tentative de coup d’État du 26 juillet contre le Président nigérien Mohamed Bazoum.
L’autorité nigérienne, par la voix du porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, a justifié la suspension de la coopération par l’accusation selon laquelle la France serait à l’origine des démarches prises par l’OIF. « La décision de suspendre la République du Niger ainsi que de la coopération multilatérale répond, nous le savons, au diktat et aux intérêts de la France », a déclaré le Colonel major Abdourahamane Amadou. Il poursuit en affirmant que l’OIF se décrédibilise et n’est utilisée que comme instrument par la France pour défendre ses propres intérêts.
L’affaire est d’autant plus compliquée que la France a annoncé le 19 décembre, via le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, la fermeture indéterminée de son ambassade à Niamey. Cette décision est motivée par les restrictions imposées par les autorités nigériennes, empêchant le bon fonctionnement de la représentation diplomatique française selon le Quai d’Orsay.
Enfin, malgré la volonté du CPF de maintenir certains programmes directs pour les populations civiles nigériennes et ceux en faveur de la restauration de la démocratie, le Niger a catégoriquement rejeté cette offre sélective en coupant toutes les formes de coopération avec l’OIF, ce qui peut être interprété comme un durcissement de la position nigérienne à l’égard de l’Organisation et de l’influence française en général.