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Surtaxes douanières américaines : enjeux pour le Sénégal et réactions africaines

Surtaxes douanières américaines : enjeux pour le Sénégal et réactions africaines

Souleymane Keita, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a récemment évoqué les tensions croissantes sur la scène commerciale internationale. Selon lui, l’entrée en vigueur d’une série de surtaxes douanières décidées par l’administration Trump, rétrogradée par la suite, marque un tournant important. Cette situation conduit à repenser les relations commerciales, et notamment à envisager des stratégies de diversification pour le Sénégal. Ces informations proviennent du site de nos confrères de Sud Quotidien.

Pour le Sénégal, prendre en compte ces nouvelles mesures est crucial. Un droit de douane de 10 % sur les produits originaires du pays a été instauré. Selon le gouvernement sénégalais, il est impératif de garantir la souveraineté économique, d’où l’intérêt renouvelé pour diversifier les partenaires commerciaux et renforcer les chaînes de valeurs locales.

Les propos de Keita, relayés par Sud Quotidien, soulignent que la stratégie protectionniste des États-Unis vise à « rééquilibrer » des relations jugées défavorables économiquement. De nombreux pays sont concernés, dont le Sénégal, qui dépend largement de l’AGOA pour ses exportations vers les États-Unis. Les produits textiles et agricoles sénégalais continueront de profiter d’une exonération de droits de douane, à condition que l’AGOA reste inchangé.

Malgré tout, il y a des craintes concernant la compétitivité du Sénégal si des surtaxes étaient appliquées en dehors de l’AGOA. Une exclusion de ce programme pourrait être désastreuse, provoquant une chute de 30 % des exportations textiles et entraînant des milliers de pertes d’emplois. Pour rappel, les États-Unis représentent environ 15 % des exportations sénégalaises liées à l’AGOA.

Par ailleurs, ces mesures américaines pourraient impacter d’autres secteurs importants de l’économie sénégalaise, comme l’importation de matières premières cruciales, ce qui aurait pour conséquence de hausser les coûts de production. Le climat d’incertitude pourrait aussi décourager les investissements directs étrangers, perturbant significativement des projets d’infrastructures où opèrent des firmes américaines.

Au niveau continental, les mesures tarifaires américaines créent une certaine tourmente. Les pays africains, aux politiques commerciales souvent non coordonnées malgré la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), réagissent de façon disparate. Par exemple, le Zimbabwe a suspendu les droits de douane pour apaiser les tensions commerciales, tandis que le Lesotho tente de négocier des allègements fiscaux. L’Afrique du Sud préfère le dialogue, mais affronte des défis similaires, avec des surtaxes qui menacent les bénéfices de l’AGOA.

Le Nigeria, quant à lui, accentue ses efforts pour booster le commerce intra-africain, soutenant l’idée que renforcer les relations continentales pourrait atténuer la dépendance vis-à-vis des exportations vers l’extérieur. Ces développements montrent à quel point les initiatives africaines doivent évoluer pour répondre aux changements du paysage commercial international, comme discuté sur le site de Sud Quotidien.

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