Souleymane Téliko: « Dans un Etat de droit le plus important, ce n’est pas que des magistrats soient… »

« Nul n’a intérêt à fragiliser l’instance judiciaire », selon Souleymane Teliko. Nommé à la tête de l’Union des magistrats du Sénégal, il compte, deux mois après sa nomination, relancer l’appareil judiciaire. Il s’est confié à nos confrères du journal « Enquête ».

Beaucoup de gens disent, qu’en la matière, tout est question de comportement personnel du juge, selon Souleymane Teliko qui considère, qu’en réalité « l’indépendance de la justice se résume à une question de comportement« . Et « pour clarifier le débat il serait important de distinguer l’indépendance de la justice prise globalement en tant que corps et les magistrats pris individuellement« .

« Dans un Etat de droit le plus important, ce n’est pas que des magistrats soient indépendants. Il faut aussi que la justice, en tant que pouvoir, soit indépendante des autres pouvoir surtout de l’exécutif. Et cela ne peut se faire que si le système judiciaire est organisé de telle sorte que l’exécutif ne puisse, en aucune manière l’instrumentaliser« , poursuit le président de l’Ums.

Pour lui, la seconde distinction est plus fondamentale car, concernant, d’une part la reconnaissance formelle du magistrat du siège à travers la Constitution et la garantie de cette indépendance. « Ces garanties sont d’ordre statutaire (cas du principe d’inamovibilité) et d’ordre personnel. La garantie essentiel de l’indépendance se trouve être le principe d’inamovibilité qui protège le juge dans l’exercice de sa fonction en le mettant à l’abri de toute mesure de représailles« , selon toujours Téliko.