Soudan : Abdel Fattah al-Burhan Critique l’Utilité des Conférences Internationales
Le président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, a exprimé son mécontentement lors d’une rencontre avec l’envoyé spécial britannique pour le Soudan, Richard Crowder. Cette réunion, qui s’est tenue à Port-Soudan, a été rapportée par l’agence de presse officielle soudanaise « SUNA ».
Al-Burhan a déclaré que « le peuple soudanais a plus besoin d’arrêter les violations des forces de soutien rapide que de tenir des conférences ». Il a souligné l’importance de prendre en considération les souffrances causées par ces milices, suggérant que les efforts internationaux se concentrent sur les réalités du terrain plutôt que sur des réunions à l’international.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères avait déjà manifesté son désaccord avec la tenue prochaine d’une conférence internationale sur le Soudan à Londres, sans consultation préalable de son gouvernement. Al-Burhan a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de saisir l’ampleur des violations des droits humains dans des régions comme El Fashir.
L’envoyé britannique a toutefois assuré que « la communauté internationale s’unira pour soutenir le Soudan ». Il a précisé que la conférence de Londres vise à apporter la paix, et non à imposer des solutions extérieures, tout en notant qu’aucune entité politique soudanaise n’avait été invitée.
Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par un conflit entre l’armée et les forces de soutien rapide, causant des milliers de morts et des millions de déplacés. Selon les estimations, ce conflit a progressivement vu l’armée regagner du terrain, notamment dans l’État de Khartoum et divers autres états du Soudan. Les forces de soutien rapide perdent du terrain, tandis que l’armée renforce ses positions stratégiques.
Ce développement est un rappel du contexte de conflit interne et de lutte pour le pouvoir qui domine actuellement la scène politique soudanaise, avec des implications significatives pour la stabilité de la région. La complexité de la situation est soulignée par la demande d’al-Burhan pour un repositionnement de la Grande-Bretagne en tant que membre influent du Conseil de sécurité de l’ONU.
(Ce texte est une réécriture fidèle d’un article initialement publié par nos confrères de Anadolu en langue arabe, traduit par Sanaa Amir.)
