Sommet de Sotchi : bilan très en deçà des attentes

Sommet de Sotchi : bilan très en deçà des attentes

La première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique s’est tenue les 9 et 10 novembre à Sotchi en Russie. L’événement a connu un succès timoré du fait de la faible représentation côté russe et côté africain. Par exemple peu d’exécutifs africains ont effectué le déplacement.

Le succès timoré provient aussi du caractère infime des retombées pour les pays concernés. Il s’agissait d’un test dont les spécialistes doutent qu’il soit renouvelé. Les attentes étaient nombreuses chez les délégations africaines présentes dont les besoins en matière d’investissement notamment sur les infrastructures sont énormes.

Les pays africains ont aussi exprimé leurs attentes en vue d’une coopération et des investissements directs étrangers à l’image de ce que fait l’AFD ou le millenium account sur le continent. Mais les requêtes se sont heurtés à une forme de prudence des autorités russes dont la guerre en Ukraine à rétréci les marges de manœuvres. En outre traditionnellement la Russie investit très peu sur le continent se contentant d’exporter le blé et les armes. Moscou compte pour moins de 1% du volume global d’échanges avec le continent.

Si les pays membres de l’AES étaient représentés en force leur gain est minime sinon nul. Malgré les discours velléitaires sur le renversement d’alliance, jusque la hormis les miliciens de l’Afrika Corps qui ne parviennent pas à endiguer la violence des groupes armés terroristes, Moscou ne leur envoie pas grand chose de substantiel.

Un expert interrogé sur le sujet pointait aussi l’absence de “doctrine claire” sur les sommets internationaux. Les tenants de la ligne dure à Ouaga, à Bamako et à Niamey fustigeaient l’asymétrie des sommets Afrique – France au nom d’un nationalisme et d’une exigence de souveraineté et justifiant leur propos par l’incongruité de la situation d’un pays qui s’entretient avec un continent. Mais les mêmes personnalités acceptent la même asymétrie entre la Russie, pays qui dialogue avec un continent tout entier sur des sujets relatifs au développement.

En attendant les retombées promises vont rejoindre celles déjà imaginées lors des précédentes rencontres du genre.

Amadou Kane

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