Le Professeur Assane Diakhaté, Directeur de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (SEFS) à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a alerté ce jeudi sur le manque de spécialistes en santé mentale au Sénégal. Selon des informations rapportées par Sud Quotidien, il a mis en avant le nombre très insuffisant de psychiatres dans le pays et a annoncé des mesures de formation pour pallier ce déficit.
S’exprimant en prélude à la journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre 2025, le Pr Diakhaté a exposé un constat chiffré. « Le Sénégal compte une trentaine de psychiatres pour des millions de populations ; cela pose problème », a-t-il affirmé. Il a déploré la négligence de cet aspect crucial du bien-être, un enjeu qui dépasse les frontières nationales. À l’échelle mondiale, l’Organisation Mondiale de la Santé a déjà souligné l’ampleur de la crise, indiquant qu’en contexte d’urgence, « une personne sur cinq vit avec un trouble mental ».
Face à cette situation, l’UGB a mis en place une politique active, incluant une unité et une charte de santé mentale. Pour y contribuer, le directeur de l’UFR SEFS a annoncé le déploiement du programme “Santé Mentale Mobile”. Celui-ci vise à former 500 étudiants d’ici décembre, qui interviendront ensuite dans les écoles pour des actions de prévention et de soutien.
Le professeur a insisté sur l’importance de la prévention. « Il ne s’agit pas d’attendre d’être fou mais il faut prévenir », a-t-il préconisé. Il a souligné la nécessité de protéger les enfants des violences et des micro-agressions en milieu scolaire et communautaire, qui peuvent nuire à leur développement. « Si les enfants ne se sentent pas bien, si les enfants sont exclus, si les enfants sont victimes de violences […], ils ne vont pas avoir un bon développement », a-t-il expliqué.
Le Pr Diakhaté a également abordé la question du système scolaire, suggérant une réduction de la durée de la scolarité. Selon lui, permettre aux élèves d’accéder à l’université à 15 ou 16 ans serait bénéfique. Il a aussi rappelé le rôle fondamental de la famille et de la communauté dans la prise en charge du développement de l’enfant dès la période préscolaire, ce qui pourrait contribuer à optimiser le parcours éducatif.