Sénégal: Gagner pour agir ou stagner – L’enjeu de PASTEF

Ce soir, Dakar porte son regard non pas sur une victoire proclamée mais sur ses prémices. Dans l’attente, l’observation est de mise. Les résultats législatifs, bien que provisoires, dessinent une trajectoire : PASTEF pourrait atteindre la barre d’une majorité au Parlement. Mais il s’agit d’une promesse autant que d’une responsabilité. Loin d’être un trophée, cette majorité, si confirmée, calligraphie l’obligation d’un changement tangible.
Tout a commencé en mars. Le Sénégal fait un pari audacieux en élisant Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la présidence, avec pour leitmotiv : la rupture. Le pays exprime un désir clair : transformer, abandonner les vieilles habitudes, rouvrir le livre de l’espoir collectif pour un avenir meilleur. Cependant, dès le commencement, une opposition parlementaire tenace transforme l’Assemblée nationale en bastion de résistance à chaque projet de réforme.
Face à ce blocage institutionnel, sept mois plus tard, le Président Faye dissout l’Assemblée pour s’adresser directement à la source ultime de légitimité, le peuple, et lui demander les outils nécessaires pour implémenter le changement radical promis. Un acte de défiance envers le système en place, un geste de confiance envers les citoyens.
Aujourd’hui, le verdict des urnes répond à cet appel. Le peuple, après avoir soufflé cette majorité au président, attend désormais qu’elle ne soit pas qu’un simple instrument. L’exigence reste vigilante. Aucun découragement ni échec ne sera toléré. « Lay dièkh na » résonne. Les promesses doivent se matérialiser en actions concrètes. Le peuple, quotidiennement confronté à la dure réalité des marchés et à la tentation sournoise de l’immigration, réclame des avancées tangibles.
Il s’agit d’une attente explicite. Chaque texte législatif doit résonner comme une note claire de satisfaction pour ceux qui se battent pour leur dignité. Les échecs répétés, la suffisance et le recul face aux défis seront sanctionnés par ce même peuple, aujourd’hui observant, demain juger.
Les défis sont colossaux : stopper l’hémorragie migratoire, résorber le chômage, égaliser les chances, alléger le fardeau économique. Au Sénégal, l’adage resurgit : plus d’attentes sans réponses immédiates.
Cette élection est plus qu’un changement de sièges. C’est un contrat social renouvelé. Une chance rare, un moment inscrit à l’encre rouge de l’Histoire.
PASTEF, ce mot chargé de significations en wolof, porte maintenant le poids d’une réalisation en suspens. Chaque projet en suspend est une preuve à venir. Chaque succès ou échec impactera la légitimité. La demande est claire : des résultats, et vite. Les promesses doivent maintenant éclore.
Le moment appartient aussi à la jeunesse. Une occasion unique se profile : démontrer que le Sénégal est une terre d’avenir.
PASTEF doit prouver sa capacité à diriger et concrétiser. Le peuple ne se contentera pas de mots. L’action doit suivre. Le Sénégal ne peut plus attendre.