Sénégal face aux défis de sa souveraineté et de l’autosuffisance

Sénégal face aux défis de sa souveraineté et de l’autosuffisance

Le Sénégal, soixante-cinq ans après son indépendance, traverse une période d’incertitudes quant à sa souveraineté économique et sociale. Alors que le pays affichait autrefois un PIB supérieur à celui de la Corée du Sud, il peine désormais à atteindre l’autosuffisance dans de nombreux domaines. La récente fermeture de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a révélé cette dépendance et suscité des inquiétudes majeures chez les décideurs. Les discours sur l’indépendance nationale apparaissent ainsi comme des mots creux face à une réalité dévoilée par l’administration Trump. Cette situation met en lumière la vulnérabilité du Sénégal, déjà éprouvé par la pandémie de Covid-19.

Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a exprimé son inquiétude lors d’une réunion du comité de pilotage du Projet d’Amélioration des Performances du Système Éducatif. Il a souligné l’impact lourd de la fermeture de l’agence américaine sur les activités éducatives, notamment sur l’importance des langues nationales pour la performance scolaire des élèves. Cet aveu met en évidence l’échec des programmes éducatifs conçus jusque-là. Guirassy a insisté sur la nécessité de réévaluer le financement des activités éducatives et de réduire la dépendance excessive vis-à-vis des partenaires étrangers.

Dans le domaine agroalimentaire, le Sénégal continue de stagner. Des initiatives telles que le plan REVA et le Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR) n’ont pas réussi à réduire la dépendance du pays aux importations asiatiques. Malgré d’importantes ressources en terres arables et en eau, l’agriculture sénégalaise reste largement tributaire des conditions climatiques.

L’élevage représente un autre secteur en difficulté. Bien que le Sénégal dispose d’un cheptel de plus de 15,4 millions de têtes, il doit encore importer de la viande de Mauritanie, du Mali et du Tchad, ainsi que du lait en poudre d’Europe, pour répondre à la demande intérieure.

La situation est tout aussi préoccupante dans l’éducation. Le pays compte près de 5000 abris provisoires utilisés comme salles de classe, un indicateur flagrant des faiblesses du système éducatif. Les taux de scolarisation restent faibles, et l’échec au baccalauréat demeure élevé.

Quant au secteur de la santé, il est confronté à de nombreux défis, notamment du fait d’un manque de ressources et d’équipements. Cela se traduit par une incapacité à fournir des soins adéquats à la population, affectant directement le bien-être des citoyens.

À la lumière des tensions sécuritaires croissantes dans la région, marquées par des mouvements jihadistes, le Sénégal doit également faire face à des défis en termes de sécurité et de contrôle des frontières.

Avec un panorama critique de sa souveraineté, le Sénégal est confronté à la question de son indépendance réelle, mise en exergue dans un article lu sur le site de nos confrères de Sud Quotidien.

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