Sahel – Sécurité et dynamiques politiques : Le défi des solutions communes

Le Gorée Institute a tenu, ce mardi 15 novembre 2022 son 7e Symposium Annuel sous le thème : « Défis sécuritaires et dynamiques politiques au sahel : engagement des parties prenantes ». Un colloque qui s’inscrit dans la trajectoire de mise en œuvre du programme « Le pouvoir du dialogue » conçu pour promouvoir « un espace démocratique pacifique et un processus de prise de décision politique inclusif, réactif et représentatif à tous les niveaux« .

Le thème est un choix délibéré dans la recherche de la bonne gouvernance démocratique dans un climat politique incertain, tout en se concentrant sur le rôle des acteurs étatiques et non étatiques dans la lutte contre les structures enracinées des déficits démocratiques.

Trouver une solution commune à un défi croissant…

Me Aminata Touré, Présidente d’honneur de ce symposium estime que le Gorée Institute ne s’est pas trompé dans le choix de ce thème qui, selon elle reflète la réalité de notre sous-région. Parce que, précise-t-elle qu’il n’y a pas de meilleur moment dans notre histoire politique de s’engager « collectivement » en tant qu’acteurs étatiques et non étatiques « afin de trouver une solution commune à un défis croissant en matière de sécurité humaine, au rétrécissement de l’espace civique, au déclin démocratique rapide, à la manipulation constitutionnel et au changement anticonstitutionnel de Gouvernement« .

Bâtir à partir de nos ressources humaines…

Elle reste convaincu que le sahel peut retrouver « fondamentalement » des convictions, son rayonnement d’antan. « Parce que le Sahel possède plus d’opportunités que le défis. La région est dotée d’abondantes ressources humaine (…) Des ressources humaines moins utilisés. Ce qui constitue un paradoxe dans un pays qui doit utiliser ces intelligences. Hélas ces intelligences ne sont pas mis à profit« . D’où l’inconvénient de la mal gouvernance. Car, d’après elle, « la bonne gouvernance commence par mettre les gens qu’il faut à la place qu’il faut. C’est comme ça qu’on va valoriser nos intelligences. Nos jeunes aujourd’hui, n’ont aucun complexe à se faire vis-à-vis du reste du monde« .

La question des ressources naturelles…

Il y a aussi la question des ressources naturelles, en Afrique qui attisent les appétits. A cet effet, Mme Aminata Touré trouve qu’en s’appuyant sur une bonne gouvernance, en faisant confiances « à nos intelligences collective, en étant solidaires les uns vis-à-vis les autres« , ont peut arriver à des solution avec une perspective gagnant-gagnant.

D’après elle, « c’est à nous (Africains) d’inventer un système qui marche, un système (économique) qui va s’appuyer sur nos réalités culturelles, de solidarité, de participation« .

Respect de la parole en Afrique…

Sur le Mali, elle a fait part de sa satisfaction grâce à cette « percée politique » notée, avec le calendrier convenu pour des élections en 2024 avec le soutien de la Cedeao, entre autres. Elle encourage ainsi les acteurs à respecter leur parole parce que’, ironise-t-elle, « nous avons souvent des problèmes de parole en Afrique. Il va falloir que cette question, on la maintienne à date échue et qu’il y ait un retour à l’ordre constitutionnel… »

Elle a, par ailleurs plaidé pour une participation effective des jeunes et des femmes dans les instances de décision.

Mise en place des processus démocratiques…

Enseignant-chercheur en Sciences politique à l’UGB de Saint-Louis, Pr Moussa Diaw constate, pour sa part ces ces question de sécurités dans le Sahel viennent aggraver la situation d’instabilité « chronique », d’instabilité politique, « relativement à la mise en place des processus démocratiques, et surtout une crise profonde de la gouvernance démocratique. Le constat est général par rapport à cela et il faut réfléchir dans le cadre de cette rencontre là des pistes et solutions par rapport à l’ensemble des questions qui se posent au niveau de l’Afrique de l’Ouest« .

Recrudescence des coups d’Etat…

Des crises qui, selon M. Diaw, touchent à la fois la démocratie. Un certain nombre de situations qui complexifient les rapports politique, mais aussi qui remet en cause les processus de démocratisation et de développement économique et social. « Et c’est ce qu’on constate avec la recrudescence des coups d’Etat qui sont relativement liés à des situations de déliquescence. Des déliquescences au niveau des démocraties qui sont en crise, qui sont confrontées à des situations de pauvreté« , d’où une crise généralisée.

Pistes de solutions pour faire développer l’Afrique…

Autant de pistes de réflexions et de remise en question des systèmes d’antan. Car, regrette-t-il le fait que la question du djihadisme soi venu aggraver d’avantage cette situation de crise. Sur ce, il propose des pistes de réflexion dont « repenser l’ordre institutionnel et politique. Mais aussi améliorer le système de participation, la participation de l’ensemble des acteurs« . Et à ce niveau, il pense qu’il y a des efforts à faire de la part des gouvernance qui doivent prendre en compte la nécessité d’institutionnalisation de la démocratie en construisant des Etat qui soient fondés sur des institutions fortes, faire participer des compétence à ces gouvernances, respecter la durée des mandats, convoquer l’ensemble des réflexions intellectuelle pouvant déboucher sur des solutions dans le but de faire développer l’Afrique.

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