Revue de presse du 26/5/2014: La politique et d’autres sujets à la Une

La livraison de lundi de la presse quotidienne s’intéresse principalement à la politique et aux excuses présentées par l’universitaire Oumar Sankharé, suite à la publication de son livre « Le Coran et la culture grecque », qui a indigné une grande partie de l’opinion sénégalaise.
« Macky banalise les attaques contre le régime » dont il est l’incarnation, sommant son gouvernement « de ne pas polémiquer et de travailler », rapporte Le Populaire. « La parole n’est que poussière, il faut la laisser passer », ajoute ce journal, citant le chef de l’Etat sénégalais.
Cette sortie du chef de l’Etat, Macky Sall, fait notamment suite à des déclarations de l’ancien président Me Abdoulaye Wade et de son ancien Premier ministre Idrissa Seck, des critiques répétées contre son régime et son action à la tête du pays.
« Taisez-vous et accélérez la cadence », affiche Direct Info, se faisant à son tour l’écho d’une recommandation du président de la République à ses ministres et partisans. « +La pédagogie de l’action vaut mieux que celle des idées+. Convaincu de cette maxime, le président Sall demande simplement à ses ministres de ne pas décélérer mais d’accélérer la cadence », commente Direct Info.
« Car à l’heure du bilan, il faudra dire en 2017 devant les Sénégalais par nature très critiques : +voilà ce que nous avons réalisé. Elisez-nous et nous ferons plus et mieux+ », ajoute Direct Info, avant de signaler que selon Sory Kaba, un responsable de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), l’ancien président Abdoulaye Wade « fait dans la démagogie ».
Dans le même temps, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck « administre une nouvelle baffe à Macky », selon Walfadjri. « Il faut être inculte pour penser que la répression est un outil de gouvernement », déclare le maire de Thiès, en allusion à la réaction des pouvoirs publics sénégalais concernant la crise universitaire, liée à des grèves et des manifestations réprimées par les forces de l’ordre.
« Ce qui se passe dans les universités sénégalaises depuis quelques jours est très grave et très inquiétant, écrit le journal. C’est en tout cas la conviction d’Idrissa Seck qui réagit ainsi à la répression des manifestations d’étudiants par les forces de l’ordre ».
Une manière sans doute de répondre aux critiques sans en donner l’air, « Macky lance une opération de charme envers l’électorat », rapporte L’Observateur. « Il faut s’attendre à une série d’inauguration et de visites de chantiers au courant de ce mois, informe-t-il. Le Palais met (ainsi) en exécution un plan pensé pour faire émerger Macky (Sall) politiquement ».
Le pôle urbain de Diamniadio, dont les travaux ont été officiellement lancés ce week-end, entre dans le cadre de cette stratégie. Sud Quotidien, par exemple, évoque le début des travaux de cette « ville nouvelle ». Une occasion, également pour L’As, de rappeler des déclarations de Macky Sall invitant à l’action. « Nous entrons de plain-pied dans la phase active du Plan Sénégal émergent », selon le chef de l’Etat.
Pour le reste, la livraison du jour de la presse s’intéresse à la réaction de l’universitaire Omar Sankharé, faisant suite aux sorties indignées relatives à son livre « Le Coran et la culture grecque ». Des chefs religieux et leaders d’opinion se sont élevés à travers le pays contre les thèses défendues par ce livre.
« La famille Sankharé demande pardon et le retrait du livre », annonce L’Observateur. « Très inquiète par rapport à leur sécurité, Seynabou Sankharé, sœur du professeur, présente, au nom de la famille de son frère Oumar Sankharé, leurs excuses à la Ummah islamique », écrit ce quotidien.
« Le professeur Sankharé s’explique et s’excuse », rapporte Enquête. « Je ne suis le suppôt d’aucun lobby islamophobe (…) encore moins le bras armé d’aucune organisation occulte anti-islamique », citant l’universitaire dont le livre « a provoqué une profonde indignation au sein de la communauté musulmane » (Le Quotidien).
L’auteur, agrégé de grammaire et de lettres classiques, enseigne à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. « Il a, en tout cas, présenté ses excuses et a réaffirmé son appartenance à cette religion qu’est l’islam », signale le journal. « Fin de la polémique ? », s’interroge ensuite ce journal.