Retards persistants dans les chantiers universitaires : une source de frustration au Sénégal
La situation des chantiers universitaires tarde à se débloquer au Sénégal, suscitant un mécontentement généralisé chez les enseignants et étudiants. De Ziguinchor à Thiès, en passant par Kaolack et Saint-Louis, les retards dans la livraison des infrastructures éducatives exacerbent les revendications. Ces lenteurs perturbent le calendrier universitaire et figurent souvent parmi les principales doléances des syndicats de l’enseignement supérieur.
À l’Université Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN), une grève de 48 heures a été lancée par la section locale du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes), depuis le 20 janvier, pour dénoncer diverses difficultés, dont le retard de livraison des infrastructures en cours de construction ou arrêtées. Depuis le début des enseignements en 2019, USSEIN fonctionne dans des locaux temporaires vétustes et à capacité insuffisante, tandis que le nombre d’étudiants augmente chaque année. En octobre 2024, l’université a perdu la majorité de ses salles de cours décaties à Fatick, selon les conclusions de la commission de protection civile.
À l’Université Iba Der Thiam de Thiès, une cessation des activités pédagogiques de 72 heures a été décrétée par les étudiants pour protester contre la lenteur dans la finalisation d’un pavillon de 1000 lits, un restaurant universitaire et un service médical. De même, les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor ont lancé une grève illimitée le 22 novembre dernier à cause de revendications similaires. Les manifestations ont dégénéré, entraînant des violences et la fermeture temporaire de l’université. À Saint-Louis, les étudiants de l’université Gaston Berger ont également exprimé leur frustration il y a quelques mois.
Ces retards dans les infrastructures ont des conséquences néfastes sur la gestion des universités publiques, notamment en ce qui concerne l’hébergement et l’accueil des nombreux étudiants lors des cours et travaux pratiques. C’est un défi de taille que le ministère de l’Enseignement supérieur et ses partenaires doivent relever impérativement, tout en s’attaquant aux autres problématiques qui freinent le bon fonctionnement des établissements.
Cette analyse de la situation des universités sénégalaises est basée sur un article publié par nos confrères de Sud Quotidien, mettant en lumière les difficultés persistantes dans l’enseignement supérieur du pays.