Ressources extractives au Sénégal : Un éclairage du Dr Moussa Sylla

Ressources extractives au Sénégal : Un éclairage du Dr Moussa Sylla

Dans un entretien exclusif avec Sud Quotidien, le Dr Moussa Sylla, ancien directeur des mines et de la géologie ainsi que président d’honneur de l’Amicale des ingénieurs diplômés de l’École Nationale Supérieure des Mines et de la Géologie (ADEMIC), s’est prononcé sur le potentiel des ressources extractives du Sénégal. Selon lui, c’est le ratio de partage de la rente qui prime sur le degré de participation dans l’actionnariat des entreprises extractives.

Le Sénégal, bien que doté d’importantes ressources minières, ne saurait être comparé à des pays comme la RDC ou l’Afrique du Sud. Le pays dispose d’un éventail diversifié de ressources allant des phosphates et zircons aux ressources pétrolières et gazières. À ce jour, le Sénégal se positionne au 13e rang mondial pour la production de phosphates, au 6e pour le zircon et au 8e pour l’ilménite, selon le rapport 2023 de l’USGS Mineral Commodity Summary.

Le Dr Sylla souligne l’importance pour l’État de maîtriser les ressources de son sous-sol afin d’assurer des négociations contractuelles avantageuses, tel que recommandé par la Vision Minière Africaine de l’Union Africaine. Malgré des efforts notables dans la cartographie géologique, le Sénégal doit encore investir pour obtenir une image complète de ses potentialités.

En évoquant les diamants, le Dr Sylla note que les recherches effectuées ont produit peu de résultats encourageants. Historiquement, des efforts ont été réalisés avec le soutien du PNUD et des consortiums internationaux, mais aucune découverte significative n’a été réalisée, laissant supposer que les diamants trouvés provenaient probablement de Guinée.

Concernant les contrats d’exploitation de première génération, il précise que les avis divergent. Toutefois, une perspective plus large nécessiterait des clauses d’adaptation pour mieux capter les superprofits en cas de hausses significatives des cours mondiaux.

À la question de l’impact environnemental de la société Grande Côte Opération (GCO), accusée par certains activistes d’endommager l’environnement, le Dr Sylla rappelle que les mesures prises relèvent du cadre normatif de la responsabilité sociétale et de réglementations précises. Selon lui, l’exploitation minière peut coexister avec les activités maraîchères locales, en vertu d’une planification concertée.

Enfin, l’accord entre le Sénégal et la Mauritanie sur le champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) vise à optimiser le contenu local, proposant des opportunités de développement pour les deux nations. Cette coopération prévoit notamment un suivi renforcé des engagements en matière de contenu local.

L’article original peut être consulté sur le site de Sud Quotidien, qui a également exploré les implications de la mise en exploitation du pétrole de Sangomar et le potentiel de cohabitation des activités gazières avec la pêche dans la région de Saint-Louis.

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