Référendum: Je vote Non! Par Alioune Badara Bèye
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Au jour du 20 mars, je voterai non au projet de révision de la constitution que le Président de la République a bien voulu soumettre à l’appréciation du peuple souverain, puisque non convaincu par les raisons invoquées pour justifier le recul du président dans sa supposée volonté de réduire le mandat en cours.
Ainsi, voter non, revient à ne pas cautionner le reniement du chef, sa non- capacité à tenir son engagement.
Il est venu le temps où tels des hommes d’honneur, nos politiques doivent cesser tels de vulgaires opportunistes, de profiter de la confiance de nos citoyens et les abandonner à quai dès que le train aura quitté la gare.
Il est nécessaire que les citoyens que nous sommes, exigeons de nos gouvernants le respect de la parole donnée et que plus jamais leurs engagements ne soient de vains mots.
Il doit en effet, être révolu le temps où les promesses n’engageaient que ceux qui y croient.
Il faudrait, dorénavant, que nos hommes politiques s’assurent de la faisabilité de leurs promesses avant d’en faire des engagements.
Il est venu le temps de mettre un terme à la litanie de vœux pieux de nos dirigeants. Il nous faut exiger de nos gouvernants des programmes qui prennent en compte nos aspirations les plus profondes, des calendriers d’exécution précis, afin de nous permettre, le moment opportun, de juger de l’efficacité desdits programmes sur notre quotidien.
Aujourd’hui, le constat est que le premier d’entre nous a échoué à tenir un engagement, pour ne pas dire la promesse qu’il nous avait faite pour des raisons bien obscures. Je ne suis véritablement pas convaincu par la lecture faite de l’avis du Conseil constitutionnel, en dépit des élucubration et distorsions d’une certaine élite dite intellectuelle.
Aussi, il me paraît insensé de demander au peuple de se prononcer sur une ribambelle de questions sans lui laisser la possibilité d’apporter un chapelet de réponses.
Il nous est demandé de ne répondre que par un « oui » ou « non » quand on peut être charmé par certaines propositions et pas convaincu pour ne pas dire outré par d’autres.
En outre, je ne vois d’utilité autre d’un haut conseil des collectivités territoriales que de caser une clientèle politique, mais qui en réalité n’aura aucun impact sur le vécu de nos concitoyens ni sur la marche réelle des collectivités locales.
Par ailleurs, il est salutaire de bloquer le mandat présidentiel à deux, mais je ne vois pas en quoi il est utile de rendre intangible les dispositions relatives à la durée et au nombre de mandat.
Au nom de quoi, nous générations présentes, nous arrogeons le droit de prendre une telle décision qui ne permettrait pas aux générations de ne pas modifier cette disposition, si demain elles sentent le besoin, la nécessité d’y revenir.
Nous pouvons valablement être convaincus de la pertinence de notre choix présentement, mais ne saurons affirmer avec exactitude que tel sera le cas à l’avenir.
Puisqu’il est de mode de parler de révision consolidante, l’on ne saurait nier qu’il en serait une si jamais, demain les Sénégalais de 2080 décident, que tout président de la république ne pourrait faire plus d’un mandat de cinq ou sept ans par exemple.
Je me refuse à participer à enfermer dans un carcan les prochaines générations, car dire oui à ce projet de constitution reviendrait à poser les germes d’un problème qui, quand il se soulèvera, pourrait ne pas nous trouver de ce monde.
Ce serait comme ce père de famille qui crée les germes de l’éclatement de sa famille et pense pouvoir jouir d’un repos mérité.