RDC : Les enfants, premières victimes d’une crise sans précédent, selon l’ONU
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Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a lancé jeudi un cri d’alarme concernant la situation en République démocratique du Congo (RDC). Les enfants de ce pays sont victimes de graves violations commises par les parties au conflit en cours. Parmi ces abus figurent des exécutions sommaires, des violences sexuelles, le recrutement forcé et des enlèvements. Ces tragédies créent une situation de « catastrophe sans précédent » selon le Comité.
Dans une note relayée par nos confrères de l’agence Anadolu, le Comité s’est dit « profondément préoccupé » par l’intensification de la violence dans les régions du Nord et du Sud-Kivu. Ces zones voient les groupes armés cibler de plus en plus les enfants déplacés et ceux vivant dans les rues. « Des rapports récents font état d’une recrudescence des recrutements d’enfants, des enlèvements, des violences sexuelles et des meurtres à mesure que le conflit s’étend à ces nouvelles zones », précise le Comité.
Une source fiable a indiqué que sur les 120 enfants en situation de rue pris en charge dans un centre de transit de jour à Goma, 45 ont été tués. Le comité de l’ONU souligne également qu’un nombre croissant d’enfants, essentiellement des filles, sont victimes de violences sexuelles. L’Unicef ajoute que les offensives en cours à Goma et dans le Nord-Kivu ont considérablement accru le risque de violations graves. Actuellement, plus de 6,7 millions de personnes, dont 40 % sont des enfants, ont été déplacées dans ces régions touchées par le conflit.
L’est de la RDC connaît une escalade depuis que les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) ont pris le contrôle de Goma fin janvier dernier et poursuivi leur avancée vers Bukavu dans le Sud-Kivu. Ce groupe a été formé en 2012 par des dissidents de l’armée congolaise et après avoir été défait en 2013, il a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités du Nord-Kivu, à proximité du Rwanda et de l’Ouganda.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23 pour exploiter les richesses minières de la région, des accusations soutenues par des rapports onusiens décrivant un soutien militaire rwandais au M23. Kinshasa a catégoriquement rejeté toute négociation, qualifiant le M23 de groupe « terroriste ». De son côté, le Rwanda nie ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais. Kigali, soutenant avoir désarmé et remis aux autorités congolaises les rebelles en 2012-2013, qualifie la question du M23 de « menace sécuritaire » pour le Rwanda.
Dans le cadre de cette crise complexe, le Rwanda accuse la RDC d’avoir formé une coalition militaire contre lui, comprenant des soldats burundais, des miliciens locaux et autres mercenaires, avec pour but de renverser le gouvernement de Kigali, comme mentionné par le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, à Africa 24. Ces développements démontrent l’urgence humanitaire des enfants dans ce conflit, rappelée par les experts internationaux.