Procès Sonko : Me El Hadji Diouf explique pourquoi il fallait s’attendre à ce renvoi
Le procès en appel opposant Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang, initialement prévu le 17 avril 2023, a été renvoyé au 8 mai 2023 par le juge Amadi Diouf. Les avocats des deux parties réagissent à cette décision.
Renvoi du procès en appel
Le procès en appel concernant l’affaire de diffamation opposant le leader du Pastef, Ousmane Sonko, au ministre Mame Mbaye Niang, devait se tenir le 17 avril 2023. Cependant, le juge Amadi Diouf a décidé de renvoyer l’affaire au 8 mai 2023. L’avocats Maître Elhadji Diouf a réagi à cette décision à la sortie du tribunal.
Réactions des avocats
Maître Elhadji Diouf, avocat de Mame Mbaye Niang devant les micros les journaliste a expliqué pourquoi il fallait s’attendre à cette décision de renvoi : « Comme vous le savez, la chambre correctionnelle a traité l’affaire impliquant le ministère public et la partie civile, avec le ministre Mame Mbaye Niang ayant interjeté appel. L’affaire a été transmise à la Cour d’appel et les conditions sont réunies pour l’enrôlement. Cependant, l’enrôlement ne signifie pas jugement. »
Le camp de Ousmane Sonko avait fait savoir dans les médias que les droits du leader de Pastef n’étaient pas respectés, car il disposait d’un délai de 1 mois pour interjeter appel, mais compte tenu de la date du 17 avril, ce délai n’était pas respecté.
Maître Elhadji Diouf poursuit son explication : « Certains ont rapidement affirmé que l’on n’a pas attendu l’expiration des délais d’appel, mais vous constaterez que les droits de chacun sont respectés. Ce renvoi garantit que tous les droits de toutes les parties sont pris en compte. Le président de la juridiction souhaite que le peuple sache que seul le droit sera appliqué et dit. »
Concernant le renvoi d’office, l’avocat ajoute : « Il est rare qu’une affaire enrôlée pour la première fois devant une cour d’appel soit jugée le même jour. Comme vous l’avez constaté en première instance, il y a eu plusieurs renvois. Ce renvoi ne devrait donc pas vous surprendre. »
Pourquoi le renvoi d’office ?
« Il faudrait demander au juge qui a renvoyé d’office. On ne sait pas pourquoi il l’a renvoyé, mais il a ses raisons. En tant que juristes et avocats, nous respectons toutes les décisions des juges et ne nous considérons pas comme des rebelles », conclut Maître El hadji Diouf.
Pour rappel, Ousmane Sonko avait été condamné à deux mois de prison avec sursis, assortis de 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts, lors du premier jugement. Mame Mbaye Niang, insatisfait du montant des dommages et intérêts, ainsi que le parquet sur la condamnation pénale, avaient interjeté appel.
Les enjeux de l’appel
D’après les avocats d’Ousmane Sonko, le pouvoir cherche à rendre inéligible le leader du Pastef à travers ce procès. Ils dénoncent l’immixtion du parquet, qui a fait appel dans un dossier privé de diffamation, mais également une précipitation de la justice, surtout que la défense a jusqu’au 29 avril pour interjeter appel.