Procès Imam Ndao: « Sarkozy devait être poursuivi, il est à l’origine de… »

« Aucun élément factuel n’a été démontré par le parquet (…) qui est très vite allé en besogne… Il devait aller au bout de son enquête« , remarque Me Babacar Ndiaye qui représente l’accusé Moustapha Diatta. Le procès de l’Imam Alioune Ndao se poursuit à la salle 4 du tribunal de Dakar. En ce 24e jour, les plaidoiries de la défense se poursuivent…

« Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est qu’on considère ces gens là comme terroristes et qu’ils avaient l’intention d’instaurer un camp djihadiste… sans donner de preuves« , regrette Me Ndiaye qui rappelle que « la justice ne fonctionne pas ainsi« . Il trouve ainsi infondé l’accusation d’association de malfaiteurs. « Nous sommes devant un dossier vide« , estime la robe noire.

Toujours dans sa plaidoirie, Me Babacar Ndiaye, un des avocats de l’accusé Moustapha Diatta (Ndlr: le procureur a recouru 20 ans contre lui) est revenu sur le concept qui, selon lui, a amené à la « judiciarisation du terrorisme » au Sénégal. « C’est sans doute pour faire plaisir aux Occidentaux (…) Ils ont distillé partout la violence (…) c’est la colonisation, la guerre en Syrie, entre autres conflits… Ils n’ont de leçons à donner à quiconque…« , affirme l’avocat.

Il poursuit: « Cette judiciarisation du terrorisme est né d’un sommet organisé à Dakar, pour faire face à des menaces dans la sous-région. Et au lendemain de ce sommet où le président a prononcé un discours violent. Il y avait même  une levée de boucliers… Par la suite, il avait mis de l’eau dans son vin en reconnaissant qu’on est dans un pays à majorité musulmane où chacun pouvait vivre sa religion librement (…) Il me semble très intéressant d’analyser ces faits en tenant compte de ce concept géopolitique. »

« Boko Haram est né d’un conflit régionaliste. Son fondateur est mort et les autres ont voulu le venger…« , selon Me Ndiaye. Il estime que « Nicolas Sarkozy devait donc être jugé… » car, « étant à l’origine de cette situation au Mali…«