Me Amadou Aly Kane : « Mon client ne s’est pas rendu chez Boko Haram, mais il s’y est retrouvé »

Le procès Imam Ndao se poursuit et les plaidoiries des robes noires reprennent place. Etait aussi à la barre Me Amadou Aly Kane pour défendre son client Lamine Coulibaly. A cet effet, il  a indiqué que son client ne s’est pas rendu chez Boko Haram, mais il s’est retrouvé chez Boko Haram.

« Dans ce procès, il n’y a pas d’élément légal, car il y a eu beaucoup d’éléments qui ont bloqué la procédure. Nous avons aussi, dans ce tribunal, assisté à l’extinction de l’action publique.

Mon client ne s’est pas rendu chez  Boko Haram, mais il s’est retrouvé chez Boko Haram, il  ne s’est jamais rendu au Nigéria ni pour faire le Djihad, ni pour l’apprendre, mais pour apprendre le Coran et trouver de l’emploi », a indiqué Me Kane.

De poursuivre : « C’est sur place qu’il s’est rendu compte qu’il est dans un milieu Djihadiste. C’est sur place qu’il s’est rendu compte que dans ce milieu tout est ‘Haram’, que la carte d’identité est haram, que l’école occidentale est haram ».

« Même si, comme on le prétend ici sans preuves, mon client s’est entraîné avec des djihadistes, les conditions montrent qu’ils pourraient si tout ceci est vrai, faire ces choses sous contraintes. Il n’y a aucune preuve de ses accusations. Maintenant, je me demande pourquoi, le Nigéria a remis ces gens au Sénégal. Pensez vous que le Sénégal est plus outillé que la justice nigériane », s’est interrogé, la défense.

Me Amadou Aly Kane d’ajouter : « Des gens qui reviennent au Sénégal par vol, sans aucun dossier compromettant sur eux, comment pouvez-vous imaginer que le Nigéria libère des gens qui ont fait la guerre contre son armée ?

Ce projet est une manipulation. Vous savez, Monsieur le président, cette affaire peut être liée à notre gaz. Tous les pays qui ont du gaz sont dans le chaos, son liés au terrorisme. Alors il faut faire attention avec ce jeu. Je pense que c’est quand le Sénégal commencera à exploiter son gaz et son pétrole, qu’il connaîtra un vrai Boko Haram en moment là.

Nous n’avons pas d’élément légal ni d’élément matériel dans ce procès car si le Nigéria avait considéré ces gens comme des terroristes, il ne les libérerait jamais pour les rendre au Sénégal. Il n’y pas de preuve équitable dans ce dossier, car un procès équitable doit présenter des preuves équitables.

Mon client n’est pas terroriste. Monsieur le président, on parle des franc-maçons, avec tout ce qu’ils font pour que des lois soient changées, des pouvoirs chutent, entre autres complots, mais jamais ces gens n’ont été considérés comme des terroristes. On parle des partis politiques qui se réunissent pour réfléchir comment faire chuter un pouvoir, ils n’ont jamais étaient considérés comme tel.

Pourquoi, les musulmans n’ont-ils pas le droit de se réunir pour réfléchir sur la marche de leur religion ? Mon client n’a jamais fait partie d’une association de malfaiteurs. En plus, il n’est nul part fourni dans le dossier que mon client a servi des pièces, a remis de l’argent à quelqu’un pour qu’on puisse parler de financement de terroriste. Les crimes qui sont collés à mon client sont une simple affabulation.

Il sera mieux de l’acquitter pour les crimes pour lesquels il est ici devant vous. Souvenez-vous que le procureur a reconnu dans son réquisitoire qu’il n’y avait d’actes de terrorisme au Sénégal,  que la réponse contre le terrorisme n’est pas que seulement judiciaire ou militaire, mais elle est aussi sociale.

Si on fait de ces gens des martyrs, se sera pour donner à d’autres Sénégalais, dont on ignore le nombre, et qui peut-être à Daesh, au Aqmi, au Boko Haram, au front Al Nosra… un moyen de vengeance. Monsieur le président permettez à ces gens de rentrer sagement dans leurs familles respectives.

Monsieur le président, je demande de juger ces gens comme vous aurez aimé être jugé le jour du jugement dernier par votre créateur, Allah Soubahanohou Wa Tallah », a terminé l’avocat.

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