Le projet de développement architectural de Dakar se fait sans véritable planification selon les architectes Annie Jouga et Cheikh Tidiane Seck. La ville serait en proie aux ambitions dévorantes des promoteurs immobiliers, érigeant des immeubles R+X là où des limitations étaient strictes, notamment à un étage au lieu de plusieurs, comme observé dans les quartiers de Point E et Fann. Une époque où l’État assurait encore une qualité de vie durable. Dans le cadre d’un débat modéré par Modibo Diawara, la vision futuriste mais pessimiste de Djibril Diop Mambéty en 1967 est rappelée : Dakar pourrait gravement perdre son identité architecturale, s’éloignant d’une organisation telle que celle de Londres.
Annie Jouga appelle à une mobilisation entre l’État, les professionnels et la société civile pour élaborer une architecture conforme au cadre spatial de Dakar. Moins de 8% des constructions actuelles sont signées par des architectes, mais, techniquement bien réalisées, elles ne sont pas une menace directe pour la sécurité comme le souligne Jouga. Toutefois, il persiste un risque potentiellement critique : la surcharge sur la presqu’île pourrait provoquer un affaissement dangereux. Ainsi, il est urgent d’initier des réformes pour sauvegarder l’avenir architectural de Dakar.