THIES, une ville qui s’observe et se mue !

Depuis quelques jours, il est offert ou proposé aux piétons qui se baladent dans les rues, ruelles et avenues, aux flâneurs qui apprécient le décor urbain, aux voyageurs qui transitent, bref aux praticiens de l’espace dans leur diversité et singularité, un « relooking », un « lifting » spatial de la ville de Thiès notamment sur sa grande pénétrante dénommée avenue Caen et zones polarisées par la mairie.
Le cadre urbain se mue et rappelle aux plus anciens parmi nous, les grands chantiers de Thiès sous l’ère du Président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade et de son remplaçant actuel, à la tête de l’Etat du Sénégal, M. Macky Sall qui était dans le gouvernement.

Aujourd’hui, le nouveau Maire de la ville, Dr Babacar Diop a impulsé et imprimé une nouvelle dynamique par une approche inclusive dans laquelle les services techniques de l’Etat, de la collectivité territoriale, les partenaires techniques et financiers (PTF) et la population travaillent en synergie. Une démarche instaurée depuis son installation (en 2022) et qui mobilise actuellement toutes les parties prenantes de la ville.

C’est ainsi que nous avons constaté et relevé les travaux d’embellissement au niveau de la place de France (aménagement d’un jet d’eau, d’espaces verts, de bancs publics, d’éclairage solaire, de lieu de mémoire dédié à feu Mamadou Dia et de rafraîchissement des murs et troncs d’arbre par coup de peinture) et ceci avait été précédée par une forte action réalisée sur l’éclairage public à la fin du mois de novembre vers le début de celui de décembre de l’année dernière jusqu’à conduire aux élus de la ville de lancer le slogan « Thiès, ville

Il en est de même sur l’élagage des arbres qui jouxtent les grandes avenues, rues et ruelles. Une réalité puisque la capitale du rail fait partie aujourd’hui des villes les mieux éclairées et vertes du Sénégal. Au moment où vous lisez ce texte, le pavage est en cours sur les rues et ruelles qui polarisent le « Mickey land » qui était jadis la « Mecque » des tout-petits il y’a de cela quelques années, et la plupart les

Parallèlement à ces opérations d’urbanisme, des réflexions sont en cours portant sur un aménagement global de l’avenue Caen et ruelles adjacentes avec comme tête de pont l’hôtel de ville qui est aussi en cours de réhabilitation. C’est dans cette même veine que l’aménagement d’un parc écologique en partenariat avec les américains est en perspective. Sur le plan de l’hygiène publique, la mairie en partenariat avec l’UCG (Unité de Coordination et de Gestion des déchets) ont rendu les artères de la ville plus reluisantes, propres et plus attractives.

Toutes ces initiatives aussi saluables et importantes qu’elles soient, trouveraient justement un soubassement dans la disponibilité de documents stratégiques de pilotage du développement économique et social mais aussi spatial. La ville de Thiès doit s’orienter dans cette dynamique puisqu’elle est devenue au fil des années une véritable destination économique et résidentielle.

Effet, la ville de Thiès est la capitale de la 2 ième région économique du Sénégal. A ce titre, elle capte des investissements en provenance de l’Etat, de ses partenaires et du secteur privé local, national et
international. Le 2 ième port maritime en eau profonde est en construction dans la région plus précisément sur la petite côte à Ndayane dans le département de Mbour. Elle se situe au cœur du fameux
triangle Dakar-Thiès-Mbour dans lequel figurent des projets structurants à l’image
de la ville nouvelle de Diamniadio. Le nouvel Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) qui a remplacé celui de Dakar bien que portant toujours le nom de ce lieu sur le plan administratif, se trouve dans la région de Thiès.

Avec le prolongement du TER (Train Express Régional) de Diamniadio à l’AIBD, les
distances se contractent davantage entre Dakar et la région améliorant ainsi la multimodalité (air, rail, route) et la mobilité entre la capitale et son hinterland immédiat qu’est la région de Thiès. Celle-
ci est la 1 ière région de pêche du Sénégal, plus de 200 km de côte sur une zone polarisée par les territoires de Mbour, Kayar, Somone, Ngaparou et Joal représentant ainsi 40% de la production
nationale. Elle est la 1 ière sur le plan des industries minières et extractives avec 42% de la production nationale (Dangoté, Sahel et CIMAF (Cimenterie de l’Afrique)) dans le ciment, Kirène dans l’agroalimentaire, GCO (Grande Côte Opération) dans le zircon, ICS (Industrie Chimique du Sénégal), dans les phosphates etc…, sans oublier la zone de Ngoundiane dans le basalte.

Elle occupe un rang de choix sur les produits horticoles à travers les localités de Notto Gouye Diama, Mboro, Darou Khoudoss, Méouane. La région englobe aussi des projets de pôles urbains (Daga Kholpa), d’agropole de l’ouest (Guéniène, Malicounda et Sandiara) de l’autoroute Ila Touba sur l’A2 et sur un tronçon de l’A1 qui mène vers Kaolack, du projet d’autoroute qui mène vers le nord de Dakar à Saint-Louis en suivant la grande côte), du carrefour ferroviaire national et international de par son vécu historique mais aussi de par les perspectives relatives à la relance des activités ferroviaires.

Le 1 ier site balnéaire et touristique de l’Afrique de l’ouest (Saly) avec extension dans les zones de Malicounda, Somone, Nguékokh, Ngaparou, Guéréo se trouve dans la région. Ajoutons aussi, les autres projets
urbains portés par les sociétés et structures de l’Etat telles que la SNHLM, la SICAP, l’AIBD et les autres promoteurs immobiliers. La région de Thiès bénéficie également des retombées du tourisme religieux car étant une forte destination incarnée par la ville de Tivaouane et de toutes les autres activités similaires. Tout ce dynamisme exprime l’attractivité et la compétitivité actuelle d’une ville comme Thiès et d’une région éponyme.

Un territoire de localisation et de relocalisation d’activités industrielles, d’aéronautiques,
d’immobiliers, touristiques, d’infrastructures etc…d’où l’intérêt de doter aux collectivités territoriales d’outils de pilotage stratégique du développement de leurs territoires respectifs. Que sera la ville, la région après la réalisation de tous ces projets ? Allons- nous copier le modèle de Dakar avec ses
contraintes relatives à sa gestion de l’espace ? Comment la cohabitation se fera avec l’existent ? du mitage ? de la juxtaposition ? de ghettos de « Bobo » ? et quel avenir pour les générations futures en
termes de disponibilité foncière ? Une panoplie de questionnement qui appelle à la promotion de la planification, bref de la prospective.

Daouda Thiandoum
Aménageur, Urbaniste et Aménageur
juniorthiandoum@gmail.com

1 COMMENTAIRE
  • Lamine Diop

    L’auteur parle de Thiès où divague-t’il en parlant de tout et de rien à la fois ?

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