[Portrait] Seynabou Diokhané : « Consacrez temps à vos études et constance à votre travail » 

Vice-présidente de l’Association des Stagiaires et Étudiants Sénégalais de Provence (Assep)Seynabou Diokhané, cette jeune Sénégalaise de 20 ans est titulaire d’une licence en droit  général à l’université d’Aix-Marseille. Passionnée d’écriture et créatrice de contenu digital en droit, Seynabou prépare son master en Droit international et rêve de devenir avocate dans le contentieux international. Elle retrace son parcours dans cet entretien où elle partage également des conseils aux jeunes étudiants.

1 – Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m’appelle Seynabou Diokhané. J’ai 20 ans et je suis sénégalaise. J’ai fait tout mon cursus scolaire au Cours Sainte Marie de Hann, où j’ai participé en 2019 au concours général national d’Anglais et où j’ai obtenu mon Bac L2 (Sciences humaines et sociales) avec la mention A. Bien.

Par la suite, j’ai débuté mes deux premières années de droit à l’Université Amadou Hampaté Ba avant de poursuivre mon cursus à la Faculté de Droit et de Sciences politiques d’Aix Marseille Université, en France, sous validation de ma Licence 2 avec 14/20, où j’ai ainsi obtenu ma Licence en Droit Général avec la mention.

2 – Pourquoi avez- vous choisi d’étudier le droit ?

Certains choisissent le droit parce qu’ils veulent exercer un métier du droit : avocat, magistrat… D’autres le font parce qu’ils sont admiratifs de certains hommes ou membres de leur famille. Moi, je ne saurai dire ce qui m’a vraiment poussé à le faire. Disons que je suis une personne naturellement curieuse et qui aime s’instruire, servir, aider les autres. Et tout cela figurait dans le droit.

Je ne savais pas vraiment quoi faire comme étude post bac lorsque j’étais au lycée jusqu’au jour où notre classe fut invitée au Grand Théâtre pour une exposition. J’étais en classe de première à cette époque. Lors de cette invitation au Grand Théâtre, un monsieur avait présenté un de ses projets sous forme de film et à la fin, il s’est adressé à nous en disant : « Je trouve que le Droit est intéressant et il ouvre l’esprit, faites du droit ne serait-ce qu’une année et même si vous ne voulez pas exercer dans ce domaine, cela vous sera toujours bénéfique ». Et depuis ce jour, j’ai commencé à m’intéresser au droit et j’ai décidé de le faire.
Aujourd’hui, je ne regrette pas. Dans cette formation, on nous apprend à penser juridiquement. Penser juridiquement, c’est le fait de s’écarter de l’opinion publique, elle pense, pour la plupart du temps mal. Penser juridiquement, c’est être objectif, c’est parler avec une maîtrise du sujet, c’est réfuter des argumentations infondées dans l’optique de trouver la vérité. Mais c’est surtout, ne jamais s’opposer de façon radicale à une assertion. Un juriste doit rester dans le juste milieu, et c’est ce qui le différencie du commun des mortels. Et tout cela me passionne.

3- Vos débuts à l’université de Dakar, comment ça a été ?

Mes débuts à l’université se sont bien passés malgré la grande différence avec l’école et les préjugés. J’avoue que ça n’a pas été si facile. On me disait souvent que c’était rare voire impossible que les résultats obtenus reflètent notre niveau intellectuel, d’avoir un 14/20 ou un 15/20. A l’université, on est autonome dans l’apprentissage, on fait nos propres recherches si l’on veut obtenir de bons résultats. On ne nous guide pas vraiment. Tout cela, je l’ai compris dès le début et je faisais très souvent des recherches pour compléter les cours magistraux et réussir les travaux dirigés. Avec de la rigueur et une bonne méthode de travail, on s’en sort.

Je me suis toujours fixée des objectifs par rapport à mes performances, mes connaissances et mes notes. Je visais de hautes moyennes et je les ai eus. Donc la leçon que l’on peut en tirer est que rien est impossible à celui qui persévère et qui crois en soi.
Ces débuts à l’université m’ont donné l’idée de créer une page juridique sur le réseau social Instagram intitulé Juridically dans lequel je définis des termes juridiques, je fais des vidéos sur l’actualité juridique et des biographies sur les grands hommes de droit sénégalais. Par ailleurs, j’y explique les méthodologies juridiques et je réponds souvent aux questions juridiques posées par mes abonnés.

4- Qu’est-ce qui a motivé votre choix de poursuivre vos études à l’étranger ?

J’ai bien aimé les deux années tronc commun, les matières de droit public et celles de droit privé et lorsque j’ai appris qu’il fallait faire un choix entre le droit public et le droit privé dès la licence 3 au Sénégal, j’ai voulu poursuivre le tronc commun et avoir une licence en droit général. C’est donc dans ce sens que j’ai fait des recherches sur les meilleures universités de Droit en France et que j’ai décidé de poursuivre ma Licence 3 à l’étranger.
En outre, c’est une bonne chose d’étudier à l’étranger. Le fait de découvrir le monde extérieur permet d’avoir une vision plus large des choses et une vision autre que celle racontée par les autres. Etudier à l’étranger c’est avoir une plus grande ouverture d’esprit, cela forge la personnalité car on est appelé à se débrouiller. Chaque jour est fait pour apprendre et découvrir et il y a encore énormément de choses à apprendre dans la vie. C’est une belle opportunité.

5- Avez-vous eu des difficultés dans vos études en France ?

Cela fut une toute nouvelle expérience et cela ne fut pas évident. Etudier à l’étranger n’est pas chose facile. J’ai dû m’adapter différemment des autres, d’une part, en raison du retard d’un mois que j’ai accusé. D’autre part, mes camarades qui ont déjà eu à faire face aux conditions de travail à savoir les méthodologies, les travaux dirigés, les colles intermédiaires, les examens étaient beaucoup plus en avance que moi. Sans compter les démarches administratives à faire et le temps d’adaptation.
Mais dans la vie, tout passe, il est important de persévérer, même lorsqu’il arrive que l’on soit découragé et que l’on soit éprouvé dans l’inquiétude et le doute. J’ai fait face à ces difficultés mais il faut se battre jusqu’au bout. Au final, on obtient que du bonheur.

6 – Quels conseils aimeriez-vous partager avec les étudiants ?

Ce que je dirai en premier est qu’il faut aimer les études que l’on envisage de faire. Quand on aime ce qu’on fait, peu importe le degré de difficulté, on se bat pour y arriver. Et comme le dit l’adage rien de grand ne s’est accompli sans passion dans ce monde. Il faut être passionnée.
Croire en soi et avoir de l’ambition, c’est aussi très important. S’armer de ces deux qualités et se donner les moyens d’atteindre nos objectifs mènent vers le chemin de la réussite. Une mauvaise note ne reflète aucunement vos capacités intellectuelles et une situation difficile ne définit pas votre avenir.
Ensuite, durant votre parcours, vous réaliserez que dans la vie, les choses ne se passeront pas toujours dans l’ordre chronologique souhaité, mais ne vous en faites pas. Certains phénomènes échappent au contrôle de l’homme. Soyez ambitieux, croyez-en vous, instruisez-vous, mais gardez toujours en tête que nul d’entre vous n’échappera à son destin. Faites toujours les choses avec modération, elle est l’une des qualités essentielles d’un bon juriste. Apprenez, consacrez du temps à vos études. C’est bien d’être sur les réseaux sociaux mais ce n’est pas la vraie vie. Vous pouvez tout de même orienter vos activités, votre savoir sur les réseaux afin de ne pas perdre beaucoup de temps dessus.
Enfin, ne pas se décourager, le chemin de la réussite n’est pas facile. L’échec est même le corollaire de la réussite. Ne vous sous-estimez jamais et ne surestimez jamais les autres, ne faites jamais l’inverse non plus. Soyez constants dans votre travail.

7- Aujourd’hui, quels sont vos projets ?

L’obtention d’un Master en Droit International, qui est pour moi, dans sa généralité, une passion sera un moyen de réaliser mes ambitions dans les domaines qui sont rattachés à l’intérêt public, au droit international des Etats ainsi qu’au droit international des droits de l’homme. Ce sera aussi un moyen d’acquérir les bases nécessaires pour envisager une carrière professionnelle de publiciste internationaliste en tant qu’avocate dans le contentieux international. Le Droit international est un droit évolutif. Nous faisons face à de nouvelles situations et naturellement à de nouvelles interrogations qui suscitent l’élaboration de nouveaux instruments et assurer une application qui lui rend toute sa juridicité et son importance. Mon plus grand souhait serait d’y contribuer dès la fin de mon master en intégrant la vie professionnelle.
En outre, le fait d’étudier le Droit international et de devenir avocate dans le contentieux international, me permettra davantage d’ouvrir des perspectives sur le continent Africain, notamment sur le droit de l’Union Africaine et celui de la Cour Africaine de Justice dans le cadre des enjeux de développement et dans le cadre de leur représentativité en y permettant une plus grande implication sur la scène internationale.
Représenter dignement le Sénégal et l’Afrique est un de mes plus grands projets car je suis un pur produit du programme Sénégalais. Les Etats en Afrique seront futuristes et leaders, j’y crois.

8- Pour terminer, parlez-nous de vos passions, en dehors des études ?

En dehors des études, j’aime l’écriture. Étant un peu timide, je n’ai jamais voulu soumettre mes histoires à une maison d’édition. J’écris souvent des essais concernant l’Afrique, son économie de rente, les problématiques quant à son implication dans l’industrie mondiale.
Je suis également dans le milieu associatif à Marseille, où j’occupe le poste de Vice-Présidente de l’ASSEP (Association des Stagiaires et Etudiants Sénégalais de Provence).

J’aime aussi les associations à but non lucratif et mon but serait d’en créer au Sénégal et d’aider le maximum de nécessiteux possible, de femmes et de jeunes filles que ce soit dans la connaissance de leurs droits ou le soutien matériel, financier ou encore moral.

La politique me passionne tout autant. Malheureusement, les personnes ont une mauvaise image de la politique alors qu’en soi, elle est vertu. Des personnes malintentionnées, il y en a partout. Il n’y a pas de mauvais métiers ou de mauvaises fonctions en soit, je dirai simplement que c’est l’homme, qui communique son imperfection, ses vices, ses défauts à travers son costume. Mais la politique constitue l’essence même de la bonne gestion d’une société. Et j’incite les jeunes à s’intéresser à la politique, à faire des recherches là-dessus. Il est bien de s’écarter des ouï-dire et de se construire une opinion qui nous est propre et objective.

17 COMMENTAIRES
  • Coumba Aidara

    Bravo Seynabou pour ton esprit analytique. Avoir des ambitions c est deja reussir . Juste perseverer,go ahead !

  • Mame Assé Seck

    Suis fière de toi sister❤️

  • Racky wane guisse

    Allezzz ma cousine ❤️Fiere de toi

  • cheikh mbaye

    I so proud for my little sister.

  • Mama

    Portrait très intéressant. Bonne continuation

  • Mama

    Vos conseils sur les réseaux sociaux sont très intéressants

  • Bgm GUEYE

    Great my lil Sister Soo proud of you Maa shaa Allah ❤️❤️❤️????

    • Petite maman

      MaachaAllah

  • Papis

    Fière de toi Seynabou. Garde toujours cette passion et cette constance. Un avenir prometteur se dessine. #Monsieur

  • Diatta

    Félicitation. Un avenir radieux à venir In Sha Allah.

  • Fall

    Réponses pertinentes, parcours exemplaire. Une future élite! Félicitation et bon vent pour la suite.

  • Abdel Kader

    La famille Diokhané, une très grande famille, cela ne m’étonne pas. Si tu suis le chemin de tes parents, tu iras très loin. Bravo Seynabou!

  • Adji Kane

    Des paroles très touchantes, qui, sans doute a touché tout étudiant.

  • Khadija

    Manchallah, ma fille, tata Khadija est fière de toi.

  • TATA COUMBA DIONGUE

    Bravo ma fille chérie rien n’est impossible dans la vie maachala du courage

  • KEBE MALICK

    Un parcours qui contribuera a en plus douter à galvaniser plus d’un !!

  • Kebe

    Un parcours qui contribuera en a plus douter à galvaniser plus d’un.

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