Pikine: Bassins de rétention de 75 milliards, 11 enfants morts, le calice jusqu’à la lie

Le souvenir macabre reste encore très vivace au niveau de la communauté de Djeddah Thiaroye Kaw où onze (11) enfants avaient péri dans les bassins de rétention. Mais la colère est revenue en surface surtout après l’apparition et la capture d’un boa de plus de deux (2) mètres la semaine dernière.

Aly Ndiaye, membre du Conseil national de la Jeunesse, résidant à Médina Sant Allah, en sus de sa casquette de Secrétaire général de la Commune de Djeddah Thiaroye Kaw, est revenu sur ces épisodes douloureux, non sans rappeler les milliards engloutis dans la construction de ces bassins.

Des montants avancés de 52 à 75 milliards F CFA

« Il y avait un partenariat entre l’Etat du Sénégal, la Banque Mondiale et l’Union européenne qui a investi beaucoup d’argent et à l’origine, il fallait éradiquer les inondations après le Plan Jaxaay. La construction des bassins avait débuté en 2015 et la phase test, c’était Dalifort. Pour le coût global du projet, deux chiffres sont avancés. D’aucuns disent que c’était 75 milliards de francs CFA et d’autres avancent 52 milliards. Ce qui est sûr, c’est que la Banque Mondiale a débloqué beaucoup de milliards, ainsi que l’Etat du Sénégal », a-t-il expliqué.

Des enfants morts par noyade

« En 2006-2007, onze (11) enfants ont péri et ce qui nous a le plus touché, c’est la mort par noyade d’un enfant qui était venu des Etats-Unis. Il avait passé trois (3) jours dans le bassin, avant d’être rejeté par l’eau. Cela était un choc et on a créé le mouvement de la neuvième victime (M9V) », s’est offusqué ce dernier.

1 COMMENTAIRE
  • Aly Ndiaye

    L’objectif principal de ce projet de restructuration des zones inondées était de faire sortir de ces populations l’angoisse des inondations dont elles vivaient.
    On s’en souvient bien du Plan Jaxaay de 2005, en passant par le fameux article de journal « les bassins de rétention mangeurs d’enfants » à l’époque neuf enfants avaient péri.
    En 2013, un mouvement fut créé répondant au nom de M9V, ayant comme membres fondateurs : Mamadou Badiane dit Gaindé, El Hadji Ndao, Aly Ndiaye, Djibril Diatta, Mamadou Sow, Yacine Sagna, El Hadji Diop, Alla Diop et Issa Sagna. Beaucoup de partenaires nationaux (ingénieurs, entrepreneurs ou architectes locaux) comme internationaux (des espagnols avec un projet de 83 millions pour la clôture des bassins) ont eu à marquer leur volonté de faire sortir ces populations de ce pétrin en vue d’une réalisation d’un mur de clôture. Tous ces projets sont restés vains.
    Avec l’arrivée du projet PROGEP (État du Sénégal et la Banque Mondiale), nous avons cru que nous serons sortis du gouffre. Malheureusement, avec ce qui se passe, c’est l’effet contraire. Nous extirper de l’eau pour ensuite, nous balancer dans ou plutôt nous créer une forêt dense, sombre, épineuse, semblable à la forêt amazonienne ou guinéenne ou équatorienne … dans une zone d’habitation urbaine avec toutes sortes d’animaux sauvages cruels et dangereux, à l’ère de ce XXI ieme siècle, l’on se demande quels types de gouvernants et d’administrateurs nous avons, si bien qu’on se dise « savoir gouverner, c’est savoir prévoir ».
    Sur ce, toutes les parties prenantes en premier lieu, l’État du Sénégal ainsi que ses services sont interpellés car ils sont bel et bien au courant de ce qui se passe dans cette localité. Aucune autorité ne peut oser affirmer qu’elle n’est pas au courant de ces irruptions réccurentes de ces reptiles et boas sur la terme ferme, que ça soit le Maire de la commune de Djida Thiaroye Kao, le sous -préfet de Pikine Dagoudane, le Préfet de Pikine, le directeur de l’Onas (à qui l’Agence de Développement Municipal affirme que la gestion intérieure de ces bassin lui est confiée), les ministres de l’environnement comme de l’urbanisme, etc.
    Elles n’ont qu’à prendre leurs responsabilités et, de grâce, qu’elles ne nous fassent pas la pratique populaire « du médecin après la mort ». Attendre jusqu’à ce que ces populations avec des cœurs meurtris perdent leurs enfants qu’elles viennent les réconforter.
    De grâce, débarrassez nous de ces typhas, herbes, chiens errants, chats et autres afin que ces populations puissent au moins vivre avec dignité comme leurs pairs, encore faudrait il que ces autorités sachent que nous sommes des sénégalais. Sénégalais à part entière.
    Nous ne serons même pas là à évoquer des textes constitutionnels, des traités, conventions ou règlements internationaux. C’est une question de bon sens, de responsabilité, d’engagement et de patriotisme.
    Bon sang, il est tant que soit respectée la dignité de la vie humaine dans ce pays.
    A quoi servent nos impôts, nos taxes, nos redevances, etc, si ce n’est que de pouvoir couvrir les charges publiques. Défendre les populations contre ces félins, n’est ce pas couvrir une dépense publique?

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