Pertes dans la vente de farine : Les meuniers baissent leur production de moitié

Les prix du blé ont connu une forte hausse sur le marché international, à laquelle s’ajoute le renchérissement des coûts de transport. L’Etat et les producteurs de blé avaient pris des mesures pour chercher à atténuer les effets des hausses. Ne voyant rien venir depuis des mois, les meuniers du Sénégal estiment ne plus pouvoir continuer de vendre à perte leurs produits, au risque de mettre la clé sous le paillasson. Ils ont décidé de réduire de moitié leur production.

L’Association des meuniers industriels du Sénégal (Amis) a décidé de baisser de moitié sa production «pour réduire les pertes de vente», déclare Pape Abdoulaye Djigal, le chargé de communication de l’Amis. « Le prix du blé a augmenté de 50%. Le prix du transport maritime a doublé. Le prix de la farine n’a pas diminué, et l’Etat a maintenu les prix. L’Etat prend son temps pour discuter, les entreprises sont en train de mourir », s’insurge l’association des meuniers par l’intermédiaire de leur porte-parole. Pape Abdoulaye Djigal s’exprimait hier au cours d’un entretien téléphonique.
M. Claude Demba Diop, le président de l’Amis, a, de son côté, précisé que ce que demandent les meuniers à l’heure actuelle, n’est que la mise application des accords conclus depuis le mois d’avril dernier. Aujourd’hui, le gel du prix de la farine au Sénégal, coûte très cher aux meuniers. « Le sac de blé est vendu à 16 600 francs Cfa, alors qu’il aurait dû en principe, revenir à 19 196 francs Cfa, pour respecter la hausse du prix au plan international. Cela fait que pour le moment, nous vendons à perte », soupire M. Diop repris par LeQuotidien.

Les pouvoirs publics, en laissant pourrir la situation, ont mis les meuniers dans une situation inconfortable. « Comme s’ils voulaient nous mettre à mal avec l’opinion nationale », déplore le président de l’Amis. Or, si les prix avaient été homologués sur la base des accords entre les partenaires, le sac de farine aurait dû coûter à l’heure actuelle, environ 18 000 francs Cfa, ce qui n’aurait pas entraîné de hausse de prix du pain. Mais l’Etat semble en pleine reculade, et ne met pas en œuvre ses propres engagements, laissant les acteurs face à face.

En conséquence, et à leur corps défendant, les meuniers en sont venus à décider de réduire leur production, pour ne pas continuer à vendre à perte. Il faut noter que chaque jour, ce sont 1450 tonnes de farine qui sont vendues au Sénégal, lit-on dans LeQuotidien.

Ce qui permet de produire une moyenne de 8 millions de baguettes de pain. Les meuniers indiquent que la disparition de leur activité, du fait d’éventuelles faillites, constituerait « un danger pour les boulangers, et pour tous les acteurs de la filière », Pape Abdoulaye Djigal met le doigt sur les risques de « perte d’emplois » que le secteur encourt avec une telle situation. « Il y a 1500 emplois directs et 15 000 emplois indirects qui risque d’être perdus.On va vers un chômage technique et un licenciement en masse», fait attirer l’attention le chargé de communication de l’association des meuniers qui en appelle à l’Etat en lui demandant de «réagir avant qu’il ne soit tard ».

 

1 COMMENTAIRE
  • Mamadou Diop

    Gni nék si Etat bi tallougn li. Gnongui politik. Ay vrai incompétent

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