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Ouragan Matthew : Un champ de ruines pour les plus pauvres

Haïti est à nouveau dévastée. Face aux mêmes phénomènes naturels, la pauvreté et les faibles mesures de prévention font souvent la différence dans l’étendue de la catastrophe.
Samedi 8 octobre aux premières heures du jour, l’ouragan Matthew “poursuit sa route vers le nord après qu’un choc frontal a été évité en Floride“, titre le New York Times. La force de l’ouragan avait faibli vendredi dans la soirée.

Selon le quotidien Miami Herald, le bilan est de six morts.
Aux Etats-Unis, plus de deux millions de personnes ont été évacuées des zones côtières du sud-est du pays avant l’arrivée de l’ouragan qui devait frapper la Floride, la Caroline du Sud et la Géorgie à partir du 6 octobre.
Le président Obama avait exhorté la population à “ne pas prendre les choses à la légère“ et “à respecter les consignes“ de l’état d’urgence déclaré dans ces trois états, rapporte le New York Times. En 2005, l’ouragan Katrina avait causé la mort de plus de 1800 personnes et “Matthew“ promettait d’être “le prochain Katrina“, prévenait le magazine Time.

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Haïti impuissante

Mais Haïti, frappée de plein fouet le 5 octobre, n’a pas pu mettre sa population à l’abri. “Plusieurs conseils municipaux se sont plaints du dénuement de leurs municipalités et de leur incapacité à faire face à toute situation d’urgence”, écrivait le site Haitipresse à la veille de l’arrivée de Matthew.

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Aujourd’hui, le bilan de plusieurs centaines de morts ne cesse de s’alourdir, et les conséquences matérielles de se traduire en catastrophe nationale, alors que la République dominicaine, sur la même île caribéenne, déplore quatre victimes. Le site BBC Mundo s’interroge :
« Pourquoi ce pays est-il si vulnérable aux catastrophes?“
“Nous [comme en 2010 après le séisme] sommes incapables de protéger les nôtres des affres d’une catastrophe annoncée, accuse un éditorialiste du site haïtien Le Nouvelliste.
Nous sommes dépassés par les événements“.

Les catastrophes naturelles dévastent Haïti plus que tout autre pays “parce que la moité des habitants des villes s’agglutinent dans des quartiers misérables et totalement vulnérables“ aux moindres phénomènes climatiques ou géologiques, explique BBC Mundo.

Cette pauvreté persistante a pour conséquence, dans toute l’île, “d’avoir épuisé les ressources naturelles, générant une plus grande fragilité du pays face aux phénomènes naturels“, ajoute le quotidien colombien El Espectador.

Les élections présidentielles et législatives d’Haïti, qui devaient se tenir dimanche 9 octobre après plusieurs reports, ont été à nouveau ajournées.

Dans la nuit du 4 octobre, Cuba a elle aussi subi l’ouragan Matthew dans toute sa force, dans la partie est de l’île. Le site 14ymedio consacre un reportage à la ville de Baracoa dans la province de Guantánamo : “une désolation”. Cette ville pauvre de 80 000 habitants est partiellement détruite et “38 000 personnes ont été évacuées“.

Néanmoins, contrairement à Haïti, aucun décès n’est à déplorer, observe le quotidien hispanophone El Nuevo Herald. Les équipes de l’ONU présentes à Cuba ont salué “les mesures de préparation prises par les autorités [cubaines] avant l’arrivée de l’ouragan, et qui ont permis d’éviter des pertes humaines et de réduire l’étendue des dégâts“.

Peu avant l’arrivée de Matthew, le président cubain Raúl Castro s’était rendu à Santiago, dans la région la plus vulnérable aux ouragans, pour soutenir la population et veiller à l’application des mesures de prévention.

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