Opposition sénégalaise face à la division : le FDDR divisé sur le dialogue national
À l’approche du dialogue national prévu le 28 mai, les partis du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDDR) peinent à trouver un consensus sur leur participation. Cette situation illustre les fragilités récurrentes au sein de l’opposition sénégalaise en ce qui concerne les grandes discussions politiques, miroir des dissensions qui ont affecté les précédentes plateformes d’opposition comme le Front de Résistance Nationale (FRN), Yewwi Askan Wi et le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR).
Né en février dernier pour fédérer l’opposition contre ce qu’il considère comme les dérives du régime actuel, le FDDR voit d’ores et déjà certaines des forces que ses prédécesseurs ont connus. Les divergences au sein de ses membres au sujet du dialogue convoqué par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye sont symptomatiques des tensions qui minent ces coalitions. À quelques jours de cette rencontre cruciale, les membres du front échouent à adopter une position univoque.
La situation est exacerbée par le fait que des partis influents tels que l’Alliance pour la République (APR) de l’ancien président Macky Sall, ou encore la République des Valeurs de Thierno Alassane Sall, déclarent leur intention de boycotter ce dialogue. À l’inverse, d’autres formations politiques au sein du FDDR, comme la Ligue Démocratique (LD), l’Alliance des forces du progrès (AFP) et le Parti socialiste (PS), préfèrent y participer. Ces derniers jugent que l’échange est essentiel et le porte-parole du PS, Abdoulaye Willane, a récemment affirmé lors d’une interview accordée au journal Walf quotidien qu’une telle opportunité ne doit pas se perdre « dans l’hommerie ».
Cette cacophonie n’est malheureusement pas une première. Rappelons que les divergences autour d’un dialogue analogue avaient déjà conduit à l’éclatement de Yewwi Askan Wi, un autre cadre de l’opposition, après un désaccord similaire concernant sa participation à une rencontre avec le régime du Président Macky Sall. Cette coalition, qui avait pourtant remporté d’importants succès électoraux, s’était trouvée affaiblie par de telles querelles internes.
Certains observateurs pourraient y voir une répétition de l’histoire, comme le souligne un article de Nando Cabral Gomis sur le site de nos confrères de Sud Quotidien. Il évoque également les cas du FPDR et du FRN, qui avaient subi semblables sorts, entraînant leur dissolution dans une ambiance de mésentente collective. Ces plateformes, initiées dans le but de contrer la dynamique de l’ancien chef de l’État Macky Sall, n’avaient pas su surmonter les chocs des divergences internes autour des dialogues nationaux organisés depuis 2016.
