Nouvel opus : Daara J Family contre ces personnes scotchées à leurs écrans

Daara J Family, Faada Freddy et Ndongo D, dans leur nouvel opus, « Yaamatélé », dénoncent, entre autres, sur Rfi, cette addiction chez les Africains scotchés à leurs écrans, télés, ordinateurs, téléphones portables. Et, in fine deviennent insensibles à tout. Morceaux choisis…
Que signifie le titre de ce disque, Yaamatélé ?
Ndongo D : Yaamatele, c’est un personnage comique d’un dessin animé des années 1980, Onze pour une coupe : un robot, avec une grosse télé à la place du ventre. Depuis, dans le jargon de rues, au Sénégal, on utilise son nom pour désigner les personnes droguées à leurs écrans – télés, ordinateurs, téléphones portables. Notre titre-parabole dénonce cette addiction.
Faada Freddy : Aujourd’hui, tout est tellement digitalisé qu’on en perd notre humanité. Parfois, dans une maison, un membre de la famille regarde la télé dans la chambre, l’autre dans le salon…Et pour communiquer, ils s’envoient des SMS ! Les gens passent tant de temps agglutinés à leurs écrans, qu’ils en oublient de vivre ! Et puis, sur leurs appareils, arrivent tout un flux d’infos non triées : l’annonce de guerres, de décès tragiques, au milieu de bimbos aux seins nus… Le danger, c’est de devenir insensible à tout !
ND : En Afrique, il y aura bientôt 660 millions de smartphones. Même les grands-pères, dans les villages les plus reculés, possèdent ces outils numériques. Désormais, ce ne sont plus les politiciens qui gouvernent le monde, mais Facebook ou WhatsApp. D’ailleurs, les réseaux sociaux s’imposent comme des armes politiques puissantes, dont se sont servis Trump ou Bolsonaro pour arriver au pouvoir. Nous ne demandons pas aux jeunes d’abandonner leurs smartphones, mais d’adopter un recul critique face aux contenus.
Le dessin sur votre pochette de disque représente cette addiction…
FF : Oui, il révèle un arbre à palabres. Auparavant, tout le monde se réunissait autour de lui et de l’odeur d’un thé brûlant, pour s’offrir des moments de discussion, des temps d’échange et de partage. Sur la pochette, dans des lueurs crépusculaires, on voit désormais ces gens obnubilés par leurs écrans. Sur les branches de l’arbre, pendent des smartphones, tels des parasites ! En Afrique, on est même en train de perdre notre culture de l’oralité. Avant, un griot entraînait sa mémoire à garder l’art de la parole… Aujourd’hui, il cherche ses références sur Internet.
Dakh deguene mom niit yi. Boulen forcer niit yi louniouy def… Woyy len rek gni deglou deglou gni dem mosquée def lenene
School of life
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