Non M. Sylla! Démissionner équivaut à abdiquer pour Jean Pierre Senghor (Par Amary Gueye)*

Le 24 mars 2024 est une date historique en ce qu’elle consacre une alternance démocratique et apaisée.

Elle est d’autant importante et essentielle que d’aucuns redoutaient des lendemains post électoraux apocalyptiques pour le Sénégal. Ils ont dû déchanter et cet état de fait est à l’honneur de tout un peuple.

Vouloir le réduire à une gloire pour des gagnants et un déboire pour des perdants relèverait tout simplement d’un particularisme réducteur, d’une vision restrictive de l’esprit et d’une partisannerie mesquine.

Il y’a toutefois lieu de s’insurger contre cette posture que certains, se réclamant de la coalition Pastef-Diomaye Président, éprouvent un malin plaisir à adopter de la plus infâme des manières en s’attaquant à de paisibles citoyens qui n’ont rien à se reprocher, du moins jusqu’à la preuve du contraire. C’est le cas d’un certain Ibou Dramé Sylla.

Aussitôt après la tenue de la présidentielle à Sédhiou où la coalition Diomaye Président a été victorieuse, Jean Pierre Senghor a administré la preuve de sa grandeur et de son leadership dans le Pakao. En dépit du réveil brutal qui a maintenu aux abonnés absents des leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar, le responsable de la coalition présidentielle a pris son courage à deux mains pour tenir un point de presse. Le but était naturellement de féliciter et d’encourager les troupes comme un meneur d’hommes ayant une once de courage et de dignité l’aurait fait face à l’épreuve de la défaite.

Il n’en fallait pas davantage pour qu’un certain Ibou Dramé Sylla se fende d’un post pour demander à Jean Pierre Senghor de démissionner de son poste en attendant que l’affaire du programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), qui a fait tant jaser, soit tirée au clair. Quelle mouche a piqué M. Dramé pour qu’il sorte de sa torpeur afin de faire dans la délation d’une manière aussi abjecte qu’éhontée contre Jean Pierre Senghor. Il est vrai que le moment est propice pour les zélateurs et autres partisans d’un militantisme intéressé brusquement submergés par la boulimie du pouvoir de se lancer dans une bataille de positionnement afin de se faire attribuer des postes. Mais est-ce bien une raison pour que des citoyens modèles par les valeurs et les compétences, quoique politiquement engagés, soient calomniés, diffamés cloués au pilori pour des intérêts particuliers et par des personnes qui n’ont aucun mérite si se n’est celui d’avoir milité dans la coalition victorieuse de la présidentielle du 24 dernier?

De quel titre ce philosophe se prévaut-il pour demander prestement au Secrétaire Exécutif du Conseil National à la Sécurité Alimentaire de démissionner ? M. J.P Senghor n’a pas à avancer des arguments de bonne foi face à la mauvaise foi d’un aventurier qui se bouscule au portillon des postes de responsabilité et autres sinécures. Sa sortie est d’autant plus malencontreuse et ignoble que des journalistes ont cru devoir relayer l’information en y ajoutant une forte dose de sensationnel évanescente par des contre-vérités qui prêtent à confusion. Elles laissent croire que c’est Jean Pierre Senghor, lui-même, qui a été attrait en justice alors que c’est tout à fait le contraire. Il n’est pas superflu de demander à l’illustre inconnu qui a voulu se faire un nom en giflant un saint de nous dire quel acte il a eu à poser pour le développement du Sénégal? Jean Pierre Senghor qu’il a cru devoir prendre comme cible ratée pour son combat machiavélique de déstabilisation morale a des mérites. Notamment celle d’avoir délaissé un poste juteux proposé par un pays africain avec des espèces sonnantes et trébuchantes pour répondre à l’appel de sa patrie, celle d’avoir marqué de son empreinte la conception et la mise en œuvre du PRODAC. A propos de cette affaire qui fait tant jaser, M. Senghor n’aura rien à se reprocher jusqu’à l’extinction du soleil.

Faudrait-il rappeler à l’amnésique et l’euphorique philosophe que son éviction du PRODAC tient essentiellement de son refus catégorique de répondre favorablement à des injonctions et pratiques que, justement, sa dignité et son élégance ne sauraient autoriser.

Non M. Sylla ! Démissionner équivaut à abdiquer pour Jean Pierre Senghor. Les vibrations de sa fibre patriotique qui l’ont poussé à rentrer au Sénégal sont trop fortes, solides et sacrées pour le prédisposer à la démission. La perception qu’il a de la gestion des affaires publiques et des postes de responsabilité transcende les considérations carriéristes et les clivages politiciens. Cet homme dont la probité morale, la générosité dans l’effort et l’amour de sa patrie et de son terroir sont reconnus par ses concitoyens de bonne foi n’a que faire des incartades carentielles d’un philosophe inculte et illuminé. D’Ibou Dramé Sylla, l’histoire retiendra qu’il a pour la première fois contraint un honnête, discret et utile sénégalais à saisir la justice non pas pour faire mal mais bien pour préserver son honorabilité et son image jamais prises à défaut. Mais également qu’il a poignardé dans le dos cette si belle et précieuse discipline de la philosophie qui devrait le contraindre à adopter les postures sages de la sérénité et du dépassement en lieu et place d’une euphorie et d’une extase malveillantes.

* Par Amary Gueye

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