Nécrologie : « Plus l’amitié est grande, plus la douleur est forte »

« Plus l’amitié est grande, plus la douleur est forte. »

Gloire à Allah !

La faucheuse vient d’arracher à notre affection mon ami Ibrahima Ndiaye, un bon père de famille, distingué délégué du quartier Nassouroulahi 3 et responsable socialiste de la localité; bref un homme bien.

Il décéda le dimanche 16 août 2020 au petit matin. Dans le même temps, son rappel à Dieu m’a sevré de son affection à laquelle, deux décennies de fréquentations quotidiennes ont fini de m’habituer.

Fervent musulman, Ibrahima Ndiaye était un homme pieux. Il craignait Dieu par-dessus tout, et s’appliquait à respecter ses recommandations. Il jeûnait, priait à l’heure exacte et de préférence, dans les mosquées.

Chef de famille, Il était amoureux et protecteur de son épouse comme de ses enfants qu’il a couvés certes, mais éduqués avec rigueur, et dans la tendresse.

Fidèle en amitié, il adorait ses compagnons, ceux de son enfance comme ceux de l’âge adulte.

Véridique, il déclamait ce qu’il pensait être la vérité, partout et en toutes circonstances, faisant fi des conséquences inopportunes que ses propos pouvaient engendrer pour sa personne.

Délégué de quartier chevronné et négociateur hors pair, Ibrahima était en permanence au service de ses administrés. A la manière d’Hercule, il a réalisé le désenclavement de son quartier devenu inaccessible et inhabitable à cause des inondations répétées suivies de déménagements. Ce furent quatre années de dur labeur. Il a dénoué des crises et des conflits, dans les familles et entre elles. Il assistait ses administrés dans la quête de documents administratifs. Il exigeait la transparence dans la gestion des projets et des ressources dont bénéficiait le quartier. Il défendait les faibles et les opprimés.

Proche de sa jeunesse, il a porté sur les fonds baptismaux l’ASC Nanadji dont il a été le premier président. L’ASC Nanadji a connu des succès dès sa naissance, avant de devenir ASC Nassouroulahi, suite à une fusion avec une ASC voisine.

Socialiste convaincu et engagé, il a tout donné à son parti. En retour, il n’a rien réclamé. Une lueur d’espoir a jailli, quand, dans un effort surhumain, et d’une voix entrecoupée, il m’a parlé, avant de quitter ce bas monde. Il a tenu à s’enquérir de mes nouvelles, celles de ma famille et d’une autorité du parti qu’il aimait sans limite. Je rends hommage à son fervent attachement à notre idéal commun.

Le militaire était discipliné, organisé, courageux, respectueux de la hiérarchie. Il exécutait méticuleusement les tâches qui lui étaient dévolues, ou qui entraient dans ses prérogatives. De l’armée, il a véritablement appris. En retour, il s’est fortement impliqué dans toutes les activités de l’association nationale des anciens militaires et retraités de l’armée, (ANAMRA).

« Un ami, c’est quelqu’un qu’on ne dérange jamais. »

Mon cher ami m’était si proche, qu’il est devenu un confident de mon père, de ma mère et de mes sœurs dont il s’éloignait rarement lors de nos fréquents séjours dans ma ville natale Louga; si proche qu’il m’a amené rendre visite à sa famille maternelle à Ngass, derrière Ndiaganiao; si proche que sa famille m’a adopté, et que l’un de ses fils porte mon nom. Il était si proche qu’il est devenu un membre de ma famille. Il m’accompagnait régulièrement à Thienaba Cadior, chez Serigne Madické Seck « borom Yalla néna » , et m’a rendu visite à Tambacounda. Il se réjouissait de mes succès, et souffrait plus que moi de mes échecs. Deux décennies durant, il était mon ombre comme j’étais la sienne. Seul le sommeil nous séparait.

Et si le hasard et les aléas de la vie parvenaient à nous éloigner momentanément l’un de l’autre, le téléphone volait à notre secours. Et à l’occasion, s’il n’y avait rien à partager ou à commenter, nous nous faisions plaisir en parlant de tout.

Ibrahima était d’une grande humilité : Quand, en public comme en privé, il m’arrivait d’évoquer ses qualités, ou la satisfaction que je tirais de nos relations, il me le reprochait, puis s’empressait de me retourner les compliments, et tenter de me convaincre que j’étais le meilleur.

Ibrahima Ndiaye était à la fois, un délégué de quartier consciencieux, un socialiste engagé et un ami fidèle. Sa conviction et sa pratique religieuses forçaient mon admiration. Il était l’Humain dans tous ses éclats.

A son épouse la respectable Marieme Keita et à ses enfants, je présente mes condoléances et renouvelle mon attachement.

Je présente mes condoléances aux habitants du quartier Nassouroulahi 3, au Parti socialiste, à l’Anamra, à l’association des délégués de quartiers, à l’Asc Nassouroulahi.

Courage chers enfants; votre père est encore vivant à travers son œuvre. Et la mort absolue, c’est quand on n’a pas d’héritiers. Soyez ses dignes héritiers.

Que Dieu lui réserve une place de choix au paradis Firdawsi.

* Ibra Fall
Secrétaire général 22me B
Chargé de la communication
Union départementale de Pikine
Parti Socialiste

5 COMMENTAIRES
  • Brack MBODJ

    Que la terre lui soit légère que firdawsi soit sa demeure éternelle amine toutes mes condoléances
    Mes très sincères condoléances a tous

  • Mamadou Ndiaye Gueye

    paix à son âme et que la terre soit légère mais aussi braves témoignages

  • Ibra Fall

    Merci les amis; Que Dieu vous garde, et exauce vos prières pour le repos de son âme

  • Mohamet Diop

    Paix à son âme et que le paradis soit sa demeure éternelle…un père exemplaire

    • Ibra Fall

      Amine et merci Mohamet

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