Me Ousseynou Fall: « L’agent judiciaire de l’Etat a une Caisse d’avance… »

« Mes confrères et moi sommes un peu sur notre faim parce que…« , propos de Me Ousseynou Fall à la sortie de l’audience du procès de Khalifa Sall. L’avocat de la défense estime pour que les droits de la défense soient respectées, il faut que toutes les parties au procès puissent être entendus « de manière équitable et impartiale« .  Non sans revenir sur la Caisse d’avance, objet des déboires judiciaires de Khalifa Sall. Mais aussi, l’avocat aimerait savoir comment fonctionne cette Caisse d’avance de Me Antoine Diome, agent judiciaire de l’Etat.

« Il se trouve que l’agent judiciaire qui est partie au procès, accuse, parce que c’est l’Etat qui est au début, au cœur et à la fin de cette affaire dite l’affaire de la caisse d’avance. Si notre client Khalifa Sall est détenu depuis plusieurs mois, c’est par le bon vouloir du prince, qui l’a décidé ainsi. On lui a fait une offre politique que je qualifierais de chantage odieux. Il aurait répondu oui à cette offre, il ne serait pas la…« , regrette Me Fall.

Il poursuit : « Il a eu le courage de dire non parce qu’il veut exercer et jouir de ses droits de citoyen qui sont garantis, non seulement par la déclaration des droits de l’homme de 1948, mais par toutes les constitutions des pays démocratiques, par le pacte international sur le droit politique et civil, par le pacte européen de sauvegarde des droits de l’Homme, bref par toutes les conventions internationales comme régionales portant protection des droits civiles et politique de l’Homme« .

Par conséquent, leur préoccupation était, « pour que ce procès puisse revêtir un aspect juste et équitable, même si la procédure au début jusqu’à présent, est viciée« , selon lui, qu’ils puissent, au moins, dans la phase définitive, avoir l’occasion de poser des questions à l’agent judiciaire de l’Etat.

« Parce que vous le savez tous, l’agent judiciaire de l’Etat a une Caisse d’avance. Et on aurait aimé savoir comment fonctionne cette Caisse d’avance. Est ce qu’il est libre de faire tout acte de dispositions concernant les fonds qui lui sont alloués. Est ce qu’il doit rendre des comptes, est ce qu’il doit donner des décharges, est ce qu’il doit donner des justificatifs?« , autant de questions soulevés par l’avocat de Khalifa Sall.

« Nous, nous savons que le maire de Dakar, dans la gestion de sa Caisse d’avance, afin qui ne sert que de support à des fonds politiques, existe depuis Mathusalem. Il dispose librement de ces fonds, il peut en user comme bon lui semble sans donner de justification à qui que ce soit. Parce qu’il s’agit de fonds politiques. C’est de la nature des fonds politiques d’être distribués comme bon lui semble par l’ordonnateur« , conclut-il.

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire