Me Ousseynou Gaye au Procureur : « Vous êtes assis sur beaucoup de dossiers »
Le procès Khalifa Sall et Cie se poursuit. Nous arrivons bientôt à la fin de toutes les plaidoiries des deux parties en confrontation depuis le début du procès. Des plaidoiries qui ont toutes un condensé de tout ce qui a était dit et relaté.
En effet, Me Ousseynou Gaye, devant la barre, face au juge Malick Lamotte a indiqué que « le procureur de la république a fait du dossier Khalifa Sall est dossier politique ».
Pour la robe noire, la raison d’une telle assertion est simple à comprendre. « C’est le procureur qui a poursuivie Khalifa Sall et jamais la ville de Dakar. Il est assis sur beaucoup dossiers. Mais il en fait un tri et choisi de s’asseoir sur le reste. « Une telle attitude n’est pas digne d’une juridiction comme la nôtre« , a ajouté l’avocat de la ville de Dakar qui, bien qu’allié de la défense, n’est pas dans la même longueur d’onde avec eux car, considérant que Khalifa Sall est victime d’une cabale politique.
Me Ousseynou Gaye, le regard braqué sur le procureur lui demande de lever le coude sur le dossier qu’il a préféré garder.
Le procureur, pour battre en brèche cette charge de l’avocat de la ville de Dakar, assis dans la confortable chaise, s’est simplement levé pour montrer au publique, venu assister à la plaidoirie, qu’il n’est assis sur rien du tout.
Créant, sur le coup, un brouhaha dans la salle.
Poursuivant sa plaidoirie, Me Gaye a simplement indiqué « qu’il n’y aucun détournement dans la ville de Dakar car, tout simplement, Khalifa Sall n’avait aucun moyen de détourner ces fonds si l’on sait que l’Etat a envoyé, dans la ville de Dakar, des percepteurs dont l’on sait, sans eux, il n’y aucune autre possibilité de sortir de l’argent dans la ville de Dakar. »
Pour lui, convaincu de ce qu’il dit, « s’il y des personnes qu’il faut arrêter pour détournement de fonds et usage de fausses factures, c’est bien les deux percepteurs de la ville de Dakar et n’ont Khalifa Sall. »
Me Ousseynou Gaye, sur la procédure, pense mordicus que le parquet a été tout bonnement utilisé et que « l’Etat du Sénégal n’a rien à faire dans ce procès ».
« Je ne défends pas Khalifa Sall, je défends tous ces Sénégalais qui fonts l’objet d’irrégularités dans leurs dossiers. Je suis là, d’abord à cause de mes divergences avec lui. On ne peut, du moins, pas m’empêcher d’avoir des sentiments pour lui et je lui recommande de continuer de lire les versets du Coran », a terminé Me Ousseynou Gaye.